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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Texte Libre

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Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

6 octobre 2009 2 06 /10 /octobre /2009 23:29

Vous pouvez lire cet article sur le site : www.info-palestine.net

Israël, les Etats coloniaux et le racisme

Mardi 6 octobre 2009

 

Michel Warschawski

Alternative Information Center

 

      Le 14 mai 1948, le Conseil du peuple juif se réunissait au Musée de Tel Aviv, et approuvait une proclamation déclarant la création de l’Etat d’Israël.

 

      On ne peut aborder, ni tenter d’analyser le sionisme et ce qu’il a engendré, l’Etat d’Israël, en éludant le cœur de leur essence : le colonialisme. Indépendamment de ses motivations ( règlement du problème juif en Europe de l’Est, fin XIXè siècle et début XXè ), le sionisme est un mouvement colonialiste qui a créé un Etat colonialiste. Effectivement, Israël est l’un des plus récents Etats coloniaux existant encore au XXIè siècle. Le sionisme est colonialiste dans ses objectifs et dans ses moyens : un projet occidental visant à “ civiliser ” une partie de l’Orient non civilisé, à lui apporter modernité, progrès et, bien plus tard, démocratie.

      Le sionisme est un colonialisme d’une nature particulière, différent des projets coloniaux d’Afrique du Nord et d’Afrique sub-saharienne, mais identique à celui d’Australie et d’Amérique du Nord, il s’agit d’une entreprise coloniale de peuplement. En tant que tel, il vise à remplacer ( et non pas essentiellement à exploiter ) la population indigène par de nouveaux colons à travers une expulsion graduelle.

      Israël est un Etat colonial non seulement dans son origine mais aussi dans son modus operandi. Sa législation et ses pratiques sont structurées dans l’objectif de construire, d’imposer et de renforcer son caractère juif. “ Judaïsation ” et “ Etat juif ” ne sont pas des concepts culturels mais un projet démographique ; ils visent à désarabiser la Palestine et à réduire dans toute la mesure du possible le nombre de non juifs dans l’Etat juif. “  Libération de la Terre, ” “ Labeur juif ” et “ Produits juifs ” furent les principaux slogans de l’entreprise sioniste en Palestine, et tous reflètent la tentative globale de rayer la nature arabe de la Palestine.

      La politique de judaïsation s’est poursuivie longtemps après la création de l’Etat d’Israël et marque les pratiques colonialistes d’aujourd’hui. La discrimination structurelle de la minorité palestinienne qui a réussi à se maintenir dans les frontières de l’Etat juif et la poursuite de la politique d’expropriations des terres témoignent de ce qu’il n’y a eu aucune “ normalisation ” d’Israël, et que sa nature coloniale agressive est partie intégrante de son essence même. Etre un Etat juif implique d’être en guerre de façon permanente avec tout ce qui est démographiquement non juif en Israël. Il s’agit d’une guerre ethnique permanente.

      Le racisme sioniste est un produit dérivé indispensable du caractère colonial d’Israël. Le racisme n’est pas nécessairement une philosophie “ raciale ”, qui suppose une supériorité d’une communauté humaine sur une autre, comme ce fut le cas du racisme nazi. Le racisme moderne est souvent une attitude d’ “ ignorance de l’autre ”. “ Une terre sans peuple pour un peuple sans terre, ” “ Le pays était vide ” furent les principaux slogans du sionisme au départ. Il est typique, on peut même dire banal, de l’attitude colonialiste de voir dans l’indigène rien de plus qu’un problème environnemental, comme peuvent l’être les moustiques, les marécages ou la rocaille ; quelque chose qui doit être éliminé afin de permettre à la civilisation de se développer. Les Arabes de Palestine sont transparents en tant que communauté humaine et, dans ce sens, le sionisme est un racisme du refus d’une humanité à la communauté indigène. Le racisme sioniste est le racisme occidental banal envers ce qui n’est pas européen.


        La résolution de l’Assemblée générale des Nations unies en 1975, qui a défini le sionisme comme une forme de racisme, n’a fait que pointer une vérité élémentaire : un Etat colonial est, de par sa nature et son comportement, raciste.

Le rôle d’une résolution politique ne devrait pas être de définir les réalités, mais de décider des actions à mettre en oeuvre. Cela devrait rester la tâche de spécialistes scientifiques et d’un débat scientifique permanent et jamais clos, pas d’un vote. Le colonialisme est du racisme, qu’une majorité d’Etats l’acceptent ou non. La preuve que le vote était une erreur fut apportée seize années plus tard, en 1991, quand la même Assemblée générale des Nations unies a renversé son vote et décidé que le colonialisme sioniste n’était pas raciste ! Un tel comportement est un retour fantastique au Moyen Age, où une Assemblée de cardinaux pouvait décider, par vote, si les juifs avaient une âme ou si la terre était un carré plat.

      De toute évidence, aucun de ces votes ne pouvaient changer la réalité. Le rôle des institutions politiques est de décider des actions qui doivent être engagées, pas de légiférer sur la nature de la réalité.

Idéalement, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations unies devraient présenter à l’adoption une résolution basée sur la campagne internationale pour le BDS ‑ boycott, désinvestissement, sanctions - et sanctionner l’Etat d’Israël pour ses innombrables violations du droit international et des résolutions des Nations unies.

      La nécessité d’imposer des sanctions à l’Etat d’Israël est triple : un, rendre justice au peuple palestinien qui a fait, sous la pression de la communauté internationale, de nombreux compromis douloureux, pour obtenir plus d’oppression, plus de dénis et plus d’humiliations ; deux, c’est une question d’hygiène internationale, car si nous voulons vivre dans un monde régi par le droit, Israël ne doit pas être traité en toute impunité et ses crimes doivent être punis ; et trois, pour le bien même de la société israélienne.

 

Du même auteur :

 

Après le rapport de l’ONU sur Gaza : Les criminels de guerre israéliens au tribunal !

Un grand homme : le militant israélien Ezra Nawi doit rester libre !

Durban : Israël a gagné la bataille, la lutte contre le racisme l’a perdue

Israël : “ Le monde entier est contre nous. Qu’importe, nous vaincrons ”

Pourquoi faut-il critiquer le Meretz et la Paix Maintenant ?

 

2 octobre 2009 - AIC - traduction : JPP

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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 23:15

      Et encore un petit bout de ce récit qui n'en finit pas à mettre au bout des autres bouts... pour vous des extraits extras d'un livre qui n'existe pas encore si vous avez envie... 
Le bistrot de Sien

      Ecoute… écoute…
      Assise au pied du Blocks trois dans la minijupe rouge que ma mère n'aime pas plus que mes cheveux verts depuis que mon vieux  a commencé la lecture du cahier où la grand-mère Morgane a décidé de quitter les siens j'ai beaucoup réfléchi... Parce que moi aussi d'ici j'aimerais tant partir et qu'y a à l’intérieur de la Cité des tas de déserts à traverser. Des déserts aux dunes d'ordures et de rats avec lesquels on a passé notre temps d'avant à s'amuser. J'ai réfléchi et j'ai pensé que sûrement djeda Fatima la mère du marabout elle peut me renseigner sur le passé que les autres ils continuent à nous voler. Je me mélange un peu dans les époques du temps mais est-c'que ça a tellement d'importance ? Le temps de la Cité aux ordures il est comme les livres de la cabane du chiffonnier. On en a fait du feu et il nous a tout brûlé entre les mains...

Djeda Fatima ici tout l'monde sait qu'elle  a quitté son pays de la colline des oliviers pour rejoindre un de ses fils et qu'elle a emporté la lampe à huile et le morceau de la branche de l'arbre où le djinn il s'est réinstallé. L'âme de c't'arbre-là y a plus aucun homme qui viendra la réclamer. Chacun le sait le djinn c'est un voleur une canaille... Djeda elle a déposé la lampe à côté d'la réserve d'huile et du morceau d'olivier vivant dedans sa cuisine du Block 3 l’Afrique. Djeda elle attend… Elle cesse pas… Elle cesse pas d'attendre son autre fils le père de P’tit Nègre qu'est conducteur d'aéroplanes. Tout ça fait quartier libre au feu follet qui engloutit d'énormes quantités d'huile et danse au creux de Nuit la noire. Djeda impossible qu'avec les pouvoirs qu'elle a  elle se souvienne pas de Lakhdar l'Arabe et de grand-mère Morgane… Je sais bien moi qu'elle l'a connu… et aussi le malem-de l'Hôtel-de-l'Europe avec sa manie des chaises jaunes.

A chaque fois qu'on la croise avec son chat borgne djeda Fatima elle marmonne des mots dans sa langue. Elle est un peu étourdie… alors elle nous voit pas. Zahra et moi on a prévu de la coincer un soir de l'hiver au cœur d'son gourbi. Bon… suffit de repérer d'en bas la lumière dorée de la lampe à huile et d'frapper à sa porte. Djeda elle pourra pas nous refuser… Déjà qu'c'est une chose qu'on n'fait pas dans le pays d'où elle vient… et ensuite parce qu'elle est bien trop curieuse.

- Ça fait rien si on n'pige pas… elle dit Zahra. L'important c'est qu'on soit initiées…

Moi je suis d'accord pour être initiée à tout c'qu'on veut surtout si ça écarte de moi l'odeur blanche et ennuyeuse des ratons laveurs. Et le grignotement des fourmis qui n'cesse pas... Alors pendant que Zahra elle fait semblant d'piocher ses leçons sur les marches du Block 3 avec le brouillard poisseux des senteurs maritimes échappé des marmites pour la protéger du regard lourd des mecs de l'usine j'attaque en douce djeda Fatima sur le sujet des chaises jaunes et du malem...

Là je travaille en solo à cause de la p'tite idée que j'ai que Zahra elle est sous l'influence du djinn et de sa culture d'origine. Même si elle le sait pas… Les superstitions… les raisonnements gâteux qu'on ignore on les a quand même tout au fond… Et les habitudes innocentes… Ça mijote sans efforts… Ça fait des bulles rigolotes… Des ferments incroyables de couleurs… Des fleurs qui poussent dessus la pourriture… Des fleurs avec des bouches qui croquent les mots et qui racontent…

Je sais moi… j'ai mon nénuphar enfermé fou entre les parois du bocal des poissons rouges… Il a pas cessé depuis que j'en cause… Même il a bien grossi… bien profité des grognasseries de ma mère et de ses paniers d'linge sale… Bien proliféré son cordon d'entortillage … Faut que j'fasse gaffe… Que je lui en coupe de longs segments de sa tentacule… Que je le limite dans ses prétentions maternelles… Qu'il respecte le territoire des autres… leurs brumes… leurs gouttes d'eau dehors… leurs incendies… Flutte !…  

Donc je travaille en solo djeda qui a auprès d'elle ce soir le boiteux Kee-Bock. Il inquiète mais quand même il est utile afin d’éloigner la mort des lieux où elle a rien à faire. Cette fois-ci djeda hoche la tête énergique en signe qu'elle a pas l'intention d'écouter à peine que j'lui raconte l'aïeule Gargantua et son ventre dans le frigidaire pour pas qu'il fonde l'été sous la fournaise de Biskra… les chaises jaunes et la douceur amère de Lakhdar… l'imposture du malem… Tout d'uite… tout d'suite elle va m'interrompre en me tournant le dos direction la cuisine… Un prétexte de manœuvrer les poivrons qui lancent partout leur odeur de grillé… je me lèche les babines et comme elle se brûle les doigts ça arrange bien…
 

Djeda elle prépare toujours la cuisine d'Algérie dans ces heures-là… C'est pas un hasard si je me débrouille pour y être… Les poivrons après elle les écrase en bouillie avec les tomates et l'huile d'olive qui guérit tout. Je n'sais pas comment ça s'appelle de mémoire son frichti qu'on mange ensuite avec Zahra quand elle nous invite en trempant des morceaux de pain dedans. Nous ici bien qu'on soit nés parmi des familles de ratons laveurs on a les voyages de nourriture qu'on veut… Des voyages qui n's'oublient pas.

- Eh ma fille y faut pas raconter ces choses-là… c'est bon pour personne… Y'a pas besoin d'se faire de la peine ma fille…

Djeda Fatima veut bien me nourrir de poivrons grillés… me passer les paumes et les talons des pieds au pinceau de henné et me barbouiller les cheveux de rassoul pour leur enlever leur vert d'herbe rivale ou me masser à l'intérieur de la buée épicée du hammam pendant des heures… mais elle ne causera pas des histoires du paysage qu'elle connaît comme l'enfant de son ventre et qui est pas le mien… Tout ça c'est à cause du djinn… je me dis alors qu'elle regarde en soupirant la mini en Jersey rouge sur mes cuisses. Le djinn qui a mangé l'âme des hommes dans le cœur des oliviers…

 

Ecoute…

Tout ce qu'ils me diront pas je le magine… volage et je le donne au clown pour qu'il l'arrange. C'est comme les pétales du tournesol de Sien. Y'en a un pour chaque songerie et y a dedans toute la vie.

Morgane claque la porte avec les courants d'air… boum !… boum !… re-boum !… Ça lui apprendra à djeda ! Un jour je saurai… je saurai tout… J'apprivoiserai les mots de Tyroun-bâ et je tracerai la danse du crapaud dans la langue de personne… la langue des étoiles… la langue des étoiles tombées au fond des chaussures du clown qu'il a enfilées sans savoir…

D'un coup… Tyroun-bâ est mué en crapaud de sel entre mes jambes… maladroites mes jambes… tant pis. Elles se cognent aux gravats des chantiers… tuyaux de plomb dressés comme des serpents… bidets buveurs d’eau de pluie hébergeant des têtards nomades. Tiroun-bâ il écoute… et sa gorge se gonfle d’un souffle de l’intérieur. Le chant nostalgique du maître des crapauds… Il remonte le long de mes cuisses. Je saute les marches en boitant pour rire… Zahra ma sœur de lait… où es-tu ?… où es-tu ?…



A suivre... 

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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 00:30

      Au mois d'août l'ami Louis et moi on est passés sans vraiment l'avoir voulu du côté de République et de la Bourse du Travail et on a pu voir les hommes sur des matelas dans leur campement de fortune quelques jours après qu'ils aient été foutus dehors de ce bâtiment désormais vide par les flics de la CGT et consorts... A eux et à leurs frères ouvriers ce poème est dédié...

Photo extraite du magazine Fumigène

Les naufragés

Epinay, samedi 1er août 2009

Aux sans‑papiers chassés de la Bourse du Travail par les flics des syndicats

 

C’est nous les naufragés épars d’un monde gyrophare qui meurt

Ses totems stridents maquillés de lucioles bleues

Lancés à toute allure nous dépassent

Leurs parures d’ampoules folles font clignoter nos mémoires

Aux croisements des abîmes blacks l’oubli se marre

Les types rasés au volant des bolides avalent leur ration avare

De viande volée aux chenils dans des barquettes en plastique

Où notre idéal haché recrache son sang natal

Les matelas dérivent au milieu du trottoir d’en face

Le boulevard vidé sépare nos faces en deux

Devant des ribambelles d’yeux guirlandes électriques

Qui ne voient rien de notre courroux de nos chiens lâchés

Au milieu des écuelles d’abondance ils ne lècheront pas

Les mains qui leur tendent un déchet d’histoire

Nous sommes les naufragés d’un rafiot bourré de nourriture et de pièces d’or

Les rats depuis le début dévorent sa chair de bois rare

Son corps sacré enduit d’huiles précieuses sa peau généreuse cuirasse

Au large des côtes il est notre ultime forteresse de toutes ses rambardes

A bord de pirogues on a organisé la folie de notre départ

Ici maintenant notre lit est défait griots la crainte entre en nous

Qu’est ce qui nous reste de notre matin marée basse et sa bonne sueur étale

Nos aisselles creusées de flaques de sel ont séché

Nous avons tant blanchi sitôt que nous avons abandonné notre part

Du butin sonore notre part de cris d’oiseaux la joie de nos âmes tambourineuses

Ici trottoirs ! les bidons servent à griller le maïs de nos vies

Nous avons bien blanchi nos cheveux crêpés moussent comme l’écume

Aux lèvres des chevaux ivres d’une jeune galopade bienheureuse

Vautrés sans impatience parmi les gamelles de soupe populaire

Posées comme des cierges le long des planches des bancs qui fument

Remplies aux marmites où la peur bout nous montons la garde

Les gueux nous regardent ils sortent de leurs manches des cuillères

Tapent tapent le fond des écuelles leur messe ne nous fait pas envie

Eux aussi ils ramassent les déchets des chenils leur sang noir poison

Et nos îles de toile s’évadent de la scène cernée de tubes gris métal

Le scénario du drame attendu n’est pas de notre côté  

Tapent tapent nos paumes sur le tam‑tam tendu à ras du bitume gras

Tapent tapent nos pieds dessus les grilles de cachots que nos chants ont arrachées

Hier esclaves aujourd’hui mendiants de mémoires

Dépouillés nous voyons plus clair dans la boue qui a jeté

Son manteau au vestiaire de nos journées hagardes

Les chaînes ont juste changé de forçats et de style

La cadence de leur danse nous exile toujours plus de notre temps

Commun réduit à sa muselière solitude

Encore nous taillons dedans la mort notre horizon

Des automates aveugles font craquer leurs briquets d’amadou

Cette lampe sans filaments c’est nous

Nos radeaux débordent de nights jamais finies

Qui se déhanchent entre les chevilles des filles dehors

Là où on dort rouquines elles délassent

Leurs reins elles secouent par-dessus bord

Leurs bas devant nos destins qui rament d’hommes bannis

Après la grande lessive faudra qu’on pense à étendre sur les fils

Nos chimères et les ombres de nos draps

Les couvertures grises balises du matin épique

Ici trottoirs ! pas question de servir le repas au printemps

Vautré sur des coussins il reprendrait bien du café du miel et des piments doux

Mais c’est soudain l’heure de partir on a l’habitude

Les usines les chantiers les bois d’ébène des 3/8 c’est nous

De loin les sirènes rappliquent avec l’haleine gas‑oil

On va amarrer là‑bas un incendie de brousse métallique

Un tango totémique à l’atelier d’emboutissage

Chaque minute qui meurt vérifier la verticale du monde au niveau

Donner à retordre les fils de nos consciences et leurs permissions de séjour

Aux types contrôleurs d’avenirs poinçonneurs de notre jeunesse qui recule

Les vieux anges rectifiés aux ailes c’est nous

Ils nous ont refilé du papier de soie à la place et des godasses de sécurité

L’eau de l’aube verglace et nous hérisse les poils

La tribu sait que c’est l’instant où déboule la soularde de peur

Chacun son rasoir à la main au‑dessus du caniveau

Les habitants virés de la maison commune c’est nous

Nos doigts mouillés  au bout des boubous agitent des cartons troués

Notre nom est écrit dessus notre nom est écrit dessus

Pendant que nos compagnons se préparent ouvriers du labeur

A tailler un masque au jour dedans la tôle bleuie des établis trop sages

Nous guerriers splendides on se bat au fer à souder et au chalumeau oxyhydrique

Contre des matraques en bois et des gaz lacrymos vainqueurs

Ceux qui nous chassent d’ici ne sont pas des ouvriers ils ont reçu

Les ordres des maîtres de pointer au poinçon nos matricules

Dedans leurs armures ils retournent à l’ignorance première

Statues de sable stériles bouffons ils sont arrivés au bout

De leurs Dieux fous de leurs rois nus de leurs prêtres gras de leurs comptes

A rendre ils ont fait monter dans nos reins la force de les vomir

Nous forçats nous forçons les trottoirs d’un peuple floué

C’est nous les naufragés d’un monde sans honte

On rame sur un océan de canettes de bière

Vous avez raison jetez‑nous dans les eaux lentes de l’absence

Nous les naufragés debout sur le lit de planches de Césaire
Devant la bourse du travail on empaille les hiboux

Venus en vol sans escale d’Afrique du Katanga du Zaïre

Vous renvoyer votre visage au miroir muet de l’errance.

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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 23:05

Asikel l'homme silence extraits

           

Ecoute… écoute…

Flaque d'eau flaque d'encre. Il ne savait pas pourquoi mais il avait eu envie de l'écrire à travers eux l'histoire de N’daou le fou. Puisqu'il ne pouvait pas l'écrire à travers lui. La vieille Nur dans ses mèches tressées de henné n'était jamais loin. Quoi qu'il fasse pour qu'elle perde sa trace. Lorsqu'il frottait ses doigts sur les croisillons de rouille de la Cité d'urgence à quelques mètres du refuge pour chiens qui finissaient à l'identique le ventre bourré de cailloux elle grattait de ses ongles la boue pétrie de scarabées... Elle forait une galerie d'où naissaient des ruisseaux... Elle lui glissait sous les fils de fer les livres de la langue bue et du tambour ran-tan plan-plan...

Oyez… oyez... qu'il disait. Ça commençait toujours comme ça l'histoire du tambour rouge qui ne voulait pas mourir. Et qui parlait… parlait... pour enjôler la mort. Et pour dresser l'épervier. Plume verte… plume bleue. Qui lui crèverait les yeux. Le tambour ran-tan plan-plan  était très courageux. Quoiqu'il arrive il le criait partout...
             C’était des histoires d’ici qu’il avait connues d’abord. Mais qu’est-ce que ça peut faire ?… Toutes les histoires se ressemblent vu qu’elles racontent la vie des gens… N’daou au refuge guettait l'épervier du tambour sorti. Le long du grillage. Il surveillait aussi l'hermine au ventre blanc qui deviendrait un jour de lune la cavalière galopant dans la bouche brûlée d'Asikel. Deux longues mèches de ses cheveux roux enroulés autour de sa langue...

N’daou aimait les feuilles tombées des livres de la vieille Nur. Il aimait les signes d'oiseaux alcyons qui plongeaient sous le rail de la ligne d'horizon. Et réapparaissaient plus loin brisant la glace de leur bec gouailleur. Il ne comprenait pas les histoires mais il apprenait par cœur les oiseaux. Tout en se barbouillant du beurre onctueux et amer de leurs cris pour éloigner l'œil du diable qui le menaçait de ses métamorphoses.

Les livres d'arbres que la vieille Indienne récoltait en dépit des interdictions étaient le fruit de la ténacité et de la ruse. D'une part celles des conteurs et des poètes éleveurs et rapporteurs d'oiseaux-mots. Et d'autre part celles des ouvriers des petits plombs qui survivaient… tip-tap… tip-tap... dans les mansardes du froid qui cogne à la porte et qu'on n'ouvre pas. Tap… tap… tap... Cognent les marteaux des rotatives sur les langes de papiers blancs. Tap… tap. tap… Cogne le cœur de N’daou dans le ventre de la l’eau.


             N’daou ne sait pas encore que de l'autre côté de l’histoire il y a le coq blanc du sorcier. Il y a le palmier au pied duquel les outres d'huile et les ânes des marchands endormis dans les burnous légers comme les nuages. Il y a les petites filles de la fontaine de promesses.

C'est la vieille Nur qui dicte les palabres de pierres. Cornalines… calcédoines… pierres d'onyx... pierres d'onyx pailletées d'or. Il y a peu de temps qu'elle agit ainsi. Comme si elle voulait lui donner le goût du trésor caché dans les éclats de voix du souk. Le goût du mot de passe qui peut être prononcé mille fois et n'ouvrir aucune porte. Il est donc contraint de sautiller d'une facette du temps à l'autre. Anéanti par ses innombrables commérages. Ses prédictions. Ses maléfices et son inépuisable coffre à mémoire.

D'où est-ce qu'elle la tient l’histoire elle qui prétend avoir rencontré la mort dans sa barque lestée de rames de pierres ? Il ne le sait même plus. Est-ce qu'elle fait partie de la lignée des femmes sur lesquelles il ne se pose aucune question... par pudeur ou par paresse il tient à son ignorance... et que les hommes accusent de vouloir les châtrer dès la puberté afin de les maintenir à leur merci ?  Les rivales d'Ishtar l'amoureuse ? Ou bien plutôt,  et c'est ce qui l'inquiète et le séduit est-ce qu'elle n'appartiendrait pas à la race des filles du feu ? Ces cavalières dont la chevelure qui touchait leurs chevilles était garante de la liberté farouche ?


               Comme tous les amant de la lune N’daou est traversé par les frissons d'éclosion et de renaissance... Mais il doit se séparer du monde des femmes au sexe de piment et de cannelle. Alors il reprendra la parole d'Asikel l'homme-silence. Et peut-être qu'il finira par sortir de l'envoûtement de l'eau du canal. Où il se rêve poisson enfoui dans la chevelure des sirènes.

Il le sait bien N’daou l'écrivant public que tout vient de là. Tout le malheur de la bille de plomb dans le mur de plâtre des maisons. De cette coupure brumeuse au bas du ventre de la Cité qui n'a pas de nom. De cette entaille béante dans la bonne conscience des hommes qui reculent vers les écluses dont les aiguilles filtrent le passé. Chacune d'elle pourrait raconter l'histoire d'un type qu'on a jeté dans le fleuve ce jour-là. A la loutre au museau vif-argent. Qui le dirait au soc de bois de la péniche et aux ragondins. Et à la moindre des plantes d'eau. Et à la fleur lustrale du nénuphar.

Sans doute c'est de là que la vieille indienne Nur la tient. L'histoire du jour des hommes qu'on berce dans le fleuve par des chants et des plaintes. Au creux de la nuit de la lune comme des enfants. Ils n'ont jamais eu de sépulture. Et les bulles de leur souffle prisonnier colorent l'onde de grelots de mercure.

 

Djeda Nur il l'a toujours connue. D'un roseau à l'autre au gré des trois notes du crapaud elle l'a bercé. A chaque fois qu'il entrait sur l'échiquier de la mort-reine. Fou ne régnant que sur un peuple de rats et d'enfants boiteux… tip-tap… tip-tap... Fou de la machine édentée. Il la trouvait dans la case noire de sa chute. Sorcière aux pieds masqués. Elle avait commencé par le mettre au monde au ras des eaux qui mordent la ville sur sa couverture de laine. Fil indigo… fil écru... pour qu’il raconte le malheur de son père Asikel cocon bouilli dans les chaudières.

Ce matin il était allé s'asseoir sur son tapis de laine. Domaine réservé d'écriture. Qui lui valait le titre de mendiant d'ivresse. En plus de celui de fou. C'est encore elle cette vieille Indienne de Nur qui avait échangé contre quelques pièces d'or de sa ceinture un rectangle de trottoir délimité par une frontière de craie. Petite case comptée et mesurée dans l'aiguillage intime de la Cité. Trois pièces d'or au creux de la main de Nur t'accorderont le pouvoir d'être un bouffon.

Sans doute cette transaction que l'hérisson rebelle aux passages cloutés désapprouvait empêchait N’daou de se rendre de plus en plus souvent dans la zone qui s'étirait le long des fils d'épines. La zone où les vents habillés de loques mangeaient le vide. Où s'esquissait la silhouette cruelle des feux d'ordures du plateau. Les marchands d'avarice du Boulevard dont les étalages de toile claquaient et se tordaient comme la queue des cerfs-volants n'avaient pas seulement envie d'un peu d'or. De l'or que la fente étroite de leurs yeux ne pouvait regarder sans se couvrir d'écailles. Ils rêvaient aussi d'un esclave.

- Cherche ton roi… cherche ton roi... bouffon... répétait l'arbre aux feuilles tombées sous la plume d'écriture de N’daou. Lui n'y comprenait rien… rien… rien... Il lui manquait toujours un fragment de l’histoire… Il songeait à son père Asikel en serrant sous ses doigts d'engelures le sceau d'agate du secret.

Les marchands de mensonges avaient accepté l'aumône graisse patte de la vieille Nur. Mais il leur fallait un fou de race. Sur lui ils verseraient leurs eaux sales. Leurs maladies vénéneuses. Leurs ulcères de méchanceté que les crapauds fendus ne suffisaient plus à contenir. Leurs chats bottés d'un pied de fer par la fenêtre et leur marmaille à bouches d'incendie.

N’daou le fou circonscrit dans son rectangle de craie subissait les cavalcades des hordes de poulets hirsutes. Ils braillaient de tout leur gosier des imprécations ordurières contre de gros chats prêts à leur couper la tête. Ils couvraient de leurs fientes son écritoire. Ils bouleversaient l'encrier borgne qui partait en goguette entre les coquilles de noix et les orteils des passants arabes encrés par mégarde.

N’daou frappait dans ses mains chassant les poulets maudits... Les jours de marché étaient l'achouma pour lui. Sa malédiction d'ignorance. C'est à cause des jours de marché qu'il a décidé bien plus tard d'entrer lui aussi dans le monde nocturne des knock-tambules. Le monde des fous. Mais des fous prestigieux…

Perdu au milieu des marchands de pois chiches et de gros sel l'enfant-poisson et son échoppe de papier se sentaient entraînés par le courant dans le sillage de la loutre au nez d'argent. Pourtant de très loin comme le clapotis des doigts sur le bendir la voix de l'homme-silence le secouait :

- Dis au fils qu'il écrive notre histoire...

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 23:00

Asikel l'homme silence
       Un nouvel extrait de ce bouquin qui raconte l'histoire de notre Cité des Blocks dans les années 60-70 que je bricole depuis pas mal de temps... et ouf ! j'en suis aux corrections mais ça risque de durer vu que le style... enfin vous savez... Et pis c'est un récit-conte comme les appelle mon amie Christiane Chaulet-Achour prof de littérature comparée à la Fac de Cergy et alors faut pas croire mais c'est du boulot ! Et merci d'être si patients...
      
 Ecoute… écoute…
             Nausée… Les touches cassées d’la machine à écrire que m'a rapportée la vieille Nur sont les dents brisées dans la bouche d'un Arabe têtu… Jamais j’n'écrirai comme on frappe sur un tambour mort qui claque pareil à une mitraillette… Mes tambours à moi ils sont des hurleurs d’alcôves désertées et de sueurs… Mes tambours à moi ils hurlent des accouplements d’êtres poussière qu'on n’fera pas taire…

J’veux bien écrire en grattant la couche séchée qui empêche les corps des hommes de courir sous la pluie… Les peaux d’mes tambours ne crèveront pas de honte… Non j’n'écrirai pas sur les dents brisées dans la bouche d'un Arabe têtu…

Sueur de lames le long d’son dos… Ça lui a réussi d’se prendre pour un héros ! A gauche en entrant une niche à chiens… Ça doit être facile d'être un chien ? On a plus honte alors… on a qu'à obéir… Pourquoi je fais souvent ce songe qui me trouble d'un immense papillon de nuit blanc qui rentre dans ma bouche ? Muet… Qui m'a rendu muet ? Comment reprendre le fil des mots venus de mon père l’Arabe ?
              Dans l'inattendu de mon délire le chat Aladin est un tortionnaire aux yeux de lune verte… Quand il me fixe j'entre à l'intérieur de la spirale affolée d’ma mémoire…

 

Ecoute… écoute…

J'ai beau essayer de me souvenir… il me semble que j’n'ai pas été un enfant… Un enfant avec des jouets en bois qui grincent quand on les traîne et des bouts d’chiffons… J’crois que j’suis né hier… enfin… y a quelques mois… septembre… octobre… novembre… je sais pas… Cette date elle appartient pas non plus à mon souvenir…

En tout cas c'était avant qu’le lait gèle dans l'assiette de l'hérisson. C'était avant les grands froids qui donnent l'envie d’mourir. D'abord j’me souviens qu’j'ai été longtemps enfermé derrière des grillages quadrillés où des insectes s'accrochaient quand la nuit s'épaississait… Des autres cages il sortait des jappements aigus et des raclements d’gamelles qu'on lèche…

Les mômes du quartier s’poursuivent en criant entre les Blocks… Je n’sais pas qui est l’gardien du chenil… On m’glisse mon assiette sous la porte… Je n’vois jamais personne… sauf Nura… Les mômes du quartier n’viennent jamais jouer d’ce côté-ci…

Si j'ai vraiment vécu dans cette cage ou bien si c’est mon corps qui a ressenti soudain quand les vigiles m'ont mis la main dessus la honte qui l'a écartelé ? Est-ce que la honte ça peut séparer l’cœur qui bat comme un fou du corps qui est une banquise brûlante en dérive ? Du corps qui entre dans l'antre d'une petite boîte où il s'enterre sans rien sentir… Et chaque jour un type vient… entre-ouvre la boîte… et met une gamelle pour le chien…

Et c’type qui connaît l’moyen d’sortir d’la terreur étroite d’la boîte c'est celui qui a les clefs aussi… Et les clefs sont en fer et rougies au feu jusqu'au rouge cerise et presque jusqu'au blanc vu qu'il sait avec les autres entretenir des grands brasiers où on transforme les êtres…

A chaque fois que j’retourne à l'intérieur d’la cage minuscule d’ce corps-là j’retrouve la voix rusée et attirante du gardien qui ne m’laisse pas l’choix d’refuser sa présence… Il est là et il me hante avec patience :

- Alors p’tit négro… tu t’décides quand à changer d’peau ?… Suffit de t’tremper dans une grande marmite d'eau claire… et tout ça s'en ira au fil du caniveau… Après tu seras libre et puissant comme les autres Nègres blancs…

Parce qu’il m’voit m’recroqueviller encore plus au fond d’ma cage il ajoute en bouclant la grille d'un coup d’pied qu’ses lourdes rangers font carillonner autour de moi :

- Le noir on croit qu’c'est solide mais après un plongeon… youp ! y'a plus rien…

Clic-clac !

A chaque fois que j’retourne à l'intérieur d’la cage minuscule d’ce corps-là j’vois les deux yeux de lune verte du chat Aladin qui m’fixent avec sollicitude et un brin d'amusement…

Ils m’suggèrent avec insistance qu'y n’faut pas en faire un drame…

 

“A gauche en entrant… une niche à chien”. Il l'a écrit dans une lettre où y'a tout un morceau qu'on a déchiré… Comment il a pu la faire sortir ? Du chenil y a rien qui sort… Quelqu'un qui l'a aidé ? Moi j’crois… Si j’pouvais savoir qu'y avait pas seulement les autres… les monstres… A quoi ça ressemble un monstre ?

Même il a fait un plan d’la ferme sur une feuille du carnet… Y'avait des numéros aux feuilles… Des numéros pareils aux jours d’sa vie qui restaient ? Justement sur le numéro un y'avait écrit “raïny”… mon fils… C'est la vieille Nur qui m'a traduit…

Pourquoi ?

Nur se sert souvent des mots que je n’comprends pas… Ma mère prenait les lettres avec des mains propres… Elle les lavait et elle les essuyait avant… Même pendant qu’la cuisine les faisait poisseuses et grasses… Elle les lavait… Ou pleines de farine et d’semoule pour les galettes de pain… C'était l’seul moment où elles étaient blanches ses mains… Elle s’les lavait encore plus…

La feuille dépliée c'est un trésor d'Ali-Baba. Les pièces de cuivre du coffre… Comment il faisait ?… Il écrit en traçant de fines lettres longues qui ressemblent à des sauterelles vertes pâles. Quand tu sauras lire…

 

N'daou… N'daou le fou…

En fouillant dans mes poches j'ai retrouvé une boîte d'allumettes… et j'ai pu allumer la lampe à huile. Les feuilles de l'arbre… leurs branches ont crevé les yeux des fenêtres… elles avaient tout bu… Elle a été généreuse… elle a même pas crachouillé un peu… la lampe… Y faut beaucoup d'huile à cette lampe c'est embêtant…

Comme d'habitude les sentinelles de l'ombre veillaient sur les ampoules mortes. Les mercenaires de la Cité m'ont depuis longtemps coupé l'électricité. Les squatts c'est pire qu’les baraques d’la Medina… Les gens qui les habitent ont pas du tout l'autorisation. Mais si tu mets un verrou à la porte alors ça devient chez toi. C'est un cas de jouissance spontanée. Rien à demander à personne…

D'ailleurs personne s'en fout. Puisque c'est des lieux qui croulent… s'éboulent… se ratatinent parmi les clématites et l’chèvrefeuille. Et d'un bond sautent au milieu du vide des terrains vagues. Enfin dans les bons cas. Parce que dans les mauvais c'est l’territoire de guerre des Apaches. Les autres faut pas qu'on leur chipe leurs jardins clos et minés d’pièges. C'est tout… Concernant l’reste y viennent pas voir… jamais… C'est pour ça qu’les vigiles ils arrachent d'abord la porte des maisons.

Les vieux Arabes d'ici n’savent pas écrire à cette époque. Y n’savent pas signer non plus. Normal vu qu'ils n’sont jamais allés à l'école dans leur vie d'autrefois. Mais ils savent raconter et c'est ça qui m’fait tous les soucis… Et c’est ça qui les rend plus précieux qu’les pièces d’or du coffre… elle dit la vieille Nur…

 

Ecoute… écoute…

Le lieu d'où ils parlent c’est un trottoir sauvage. Dedans j'habite et j’navigue comme au creux d’un ventre ouvert.

Nura dit qu'ils ont honte parce qu'ils ont pas fait l'effort après. Moi j’crois qu’quand tu travailles la journée dans les usines après tu peux pas. Même si tu l’prends l’crayon il te tombe. C'est craqué à l'intérieur d’leurs paumes mieux que l’dessous d’leurs godasses. Comment tu veux ?…

Normal mon occupation c'était d’vider les cellules des chiens… D’porter aux ordures avec la brouette sur l’tas qui prépare l’fumier des champs juste à côté… C'est pas un travail compliqué pour un Négro-Arabe ça va… J’sais que je n’dois pas dire ces mots-là car j’ferais d’la peine à le vieille Nur… Nura…

Et puis un jour Nura est venue m’chercher dans l’chenil où j’passais mon temps à m’gratter et à creuser des trous à l’intérieur d’la litière de paille qui m’chatouillait… J'étais pas malheureux… Non… j’crois qu’j'étais simplement un peu… silencieux. Idiot peut-être… Pourtant y'avait les lettres… c'est sûrement grâce à elles que j’m'en suis sorti…

 Nur est venue m’chercher la nuit avec l’trousseau d’clefs qu'elle avait eu grâce aux pièces d'or d’sa ceinture. Moi j’n’ai jamais eu d’pièces d’or qui m’permettent d’peser assez lourd dans leur balance.

Nur elle a fouiné longtemps à travers les couloirs où on entendait des sortes de jappements et des plaintes… Elle se souvenait qu’c'était du côté des écuries…

“ A droite, les écuries ont été transformées en cellules ”. Le chemin on peut l’refaire en suivant les feuilles du carnet… Toute la ferme c’était une maison de torture-haine ?… Il n’le dit pas… Pourquoi il était enfermé là-dedans ?


A suivre...

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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 21:08

On peut lire ce texte sur le site : www.info-palestine.net

Israël/Amérique

un poème désordonné

Samedi 26 septembre 2009

 

Remi Kanazi

The Palestine Chronicle

 

 

Chaque fois que je pense au 11 Septembre

Je vois la chair incandescente qui se détache des os des enfants iraquiens à Fallujah

Maintenant Gaza

Je tends à immortaliser les oubliés

Les dommages collatéraux éclipsant nos crimes impunis

Peut-être est-ce parce que je suis un joueur

Parce que si je touchais un dollar à chaque fois qu’un Iraquien meurt depuis 2003

Je serais millionnaire

Et ne vous méprenez pas

Parfois, je ne sais qui je hais le plus

Les gouvernements en Occident

Ou les politiciens en Orient

Qui vendent leur âme plus vite que le pétrole qu’ils exportent

Des hommes de paille qui se servent de la Palestine comme d’un outil pour se remplir les poches

Et qui ne donnent pas un sous à leur peuple

Des gouvernements de collaboration

Qui restent bouche cousue sous la surveillance de Washington et de l’AIPAC

Comment pouvez-vous être le type même de l’antisémite

Alors que vous signez des accords de paix pour opprimer votre propre peuple ?

Et quand les Orientalistes et les idiots disent pourquoi

Nous ne pouvons avoir de démocratie au Moyen-Orient

A cause de ce qui s’est passé à Gaza

Un Hamas, dragon terrifiant, drapé dans des élections démocratiques

Rahm Emanuel veut nous instruire, moi et mon peuple, sur une démocratie qui ne marche pas

Pourquoi ne pas essayer d’en réaliser une d’abord en Israël ?!

Au lieu de se mettre à genoux devant des terroristes comme son père et les Forces de défense israéliennes

En faisant l’éloge d’une société européenne, de troisième ordre, raciste, qui implose plus vite

Que sa position morale dans le monde

Instruits comme les Afrikaners de 1950 et les marchands d’esclaves

Ce n’est pas simplement parce que la maison est belle

Que les os sur lesquels vous l’avez construite sont complètement rongés

La gauche israélienne est aussi vivante que l’est Ariel Sharon

J’en vomis et je suis las de les voir demander la permission de résister

Ces gauchistes et progressistes archaïques

Qui se soucient davantage de rester casher plutôt que de faire avancer les choses

Je pose mon stylo et brandissant le poing pour résister avec les jeunes des facultés et les Palestiniens

Boycott et désinvestissement !

Car qui se soucie de préserver une vie quand les gouvernements tuent les civils

La complicité du silence et les unités de réserve ont bombardé Gaza

Vos universitaires et intellectuels, vos groupes et hommes de théâtres font partie du problème

Et si la logique ne sied pas à votre plan à long terme de rejeter

Mon droit au retour, je suis désolé

Peut-être un jour reviendrez-vous à la réalité

Où mon peuple fait des bébés plus vite

Que les sionistes ne concoctent des options jordaniennes

Je ne veux pas de votre sympathie ni de vos confessions introspectives

Que je ne vais pas garder entre mes mains jusqu’à ce qu’elles expirent

Comme les gens de Balata et de Rafah

Voter pour Barack Obama

Et prétendre que son silence de 22 jours était d’or

Pendant que des enfants émaciés mourraient de faim

Entourés des cadavres de leurs parents

Ce ne peut être l’Amérique la Merveilleuse

Un criminel avec quelques attributs positifs

Ne peut alléger un génocide

Bombarder l’Afghanistan, le Pakistan, et l’Iraq

Dans l’oubli ne vous rend pas historiques

Cela fait de vous des aveugles et des sanguinaires

Comme les hommes blancs qui sont venus avant vous

Une jeunesse apathique excitée aujourd’hui par un président

Qui s’en prend à l’histoire, mais pas à la pauvreté, à l’occupation, ni aux intérêts corporatistes

Je préfèrerais marcher fièrement à travers le cimetière des accords de paix

Et des séances de discussions échouées

Que de voir mon peuple comme des citoyens occupés ou de troisième classe

Nous sommes le marteau qui tombera comme un verdict

Nous n’attendons pas qu’Israël ou l’Amérique ou la Cour suprême l’approuve

Nous allons boycotter Lev Leivev, Caterpillar et vos sociétés d’apartheid

Nous reprenons le droit au retour et les clés d’un pays

Parce que nous ne vous avons jamais demandé de rentrer en Europe ni de rester dans des prisons à ciel ouvert

Je ne vous demande pas votre avis, je vous explique la décision

Vous pouvez rester ici, avec nous, mais seulement comme des égaux

Ce n’est pas que vous êtes des Israéliens, c’est que vous avez tort

C’est pourquoi je me bats pour mon peuple !

 

 

Remi Kanazi est l’éditeur des Poètes pour la Palestine. Il viendra aux Etats-Unis et au Canada cet automne avec une tournée de Poètes pour la Palestine.

Pour le contacter : remroum@gmail.com

Pour plus d’informations sur Poètes pour la Palestine : http://www.PoetsForPalestine.com

 

(Illustration d’un poème de Jehan Bseiso)

 

Du même auteur :

 

Pourquoi le boycott culturel d’Israël est nécessaire

La solution à un seul Etat : une nouvelle perspective ?

Est-ce l’aéroport Ben Gurion, ou bien l’enfer ?

18 septembre 2009 - The Palestine Chronicle - traduction : JPP

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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 22:46

Les agents s'exposent suite et fin...
     
Comme je vous le disais les jours précédents cette expo à la Mairie d'Epinay a été l'occasion pour des gens qui travaillent ensemble et qui ne se connaissaient pas forcément de se rencontrer et de se parler de leurs passions réciproques. Et si cela n'avait eu que cet effet ç'aurait déjà été formidable !
        Mais tous n'étaient pas présents le soir du vernissage et pour ce qui est de cette toile qui a retenu pas mal de regards son auteur lui n'a pas pu poser pour notre reporter photographe attitré Jacques Du Mont ni parler avec Louis de ce qu'il avait désiré réaliser là...
      Hamid Sakhsoukh aurait sans doute eu bien des choses à répondre aux gens qui se sont intéressés à sa peinture mais faute d'voir pu le rencontrer Jacques a mis ses toiles dans sa petite boîte et voilà...




      Voici quelques mots extraits de son texte de présentation : " Depuis mes 8 ans, la peinture m'intrigue. Je gaspille mon temps à peindre. Gaspillage ? Plaisir ? ( ... ) Catte exposition va me permettre de savoir si je suis sur la bonne route...
Echanger et rencontrer le public est un honneur pour moi. "


      Jean-Claude Le Rol est menuisier au Centre technique municipal et peindre est pour lui un acte étrange qu'il avait rêvé mettre en oeuvre quand il était enfant... Voici ce qu'il en dit :
" Pourquoi je fais de la peinture ? Depuis que je suis petit, je rêve de dessiner et de peindre. Un jour je discutais peinture avec une amie qui me dit qu'elle a créé une association dans laquelle elle donne des cours de dessin et de peinture, elle me propose alors de passer la voir. ( ... ) Et depuis trois ans, je prends des cours avec elle de peinture à l'huile, aquarelle, et j'y prends beaucoup de plaisir. " 
      Ce clin d'oeil à Monet a bien plu à Jacques le photographe qui l'a immortalisé...

















      Mais il n'y a pas que Monet qui inspire Jean-Claude Le Rol loin de là car une des toiles qui a le plus attiré notre regard à tous est cette grande peinture rouge aux différentes nuances écarlates qui rappellent la stridence des coquelicots. Son auteur a expliqué à Louis qu'il avait voulu reproduire en grand une petite peinture qu'il avait vue de ces tons éclatants et qu'il avait réalisé les traits verticaux avec un ticket de métro...


  Jean Roger Desormeau est cuisinier polyvalent à la cuisine centrale et ce sont ses poèmes qu'il a exposé ici accompagnés de peintures de son amie.
      
      C'est devant l'une d'elle que Louis avait posé et on retrouve ce détail ici qui nous donne un aperçu de ces images aux tons ocres bruns fauves et orange qui évoquent aussitôt pour nos imaginaires l'Afrique et ses couleurs fabuleuses...



      


     
 " Le passé est une page à tourner et l'avenir une page à écrire. Grâce à cette exposition, je pourrai partager avec les spinassiens et les collègues, ma passion de jongler avec les mots sucrés et amers qui émergent de mon esprit.

 D'habitude ma poésie est culinaire et destinée aux enfants, mais cette fois-ci ma ' gastropoésie ' est ouverte à tous. 

 




Ma créolité douce se ressent à travers mes mots et mes racines, à travers mes toiles j'aurais Aimé lire le regard de Césaire dans les yeux de tous, mais je me contenterai de lire les sourires sur chacun de vos visages."



      Avant de refermer les pages de ce bel événement et de remercier beaucoup celles et ceux qui sont venus nombreux pour nous rencontrer et partager avec nous ces moments rares je voulais faire un petit clin d'oeil particulier aux deux dames de l'école de Gros Buisson qui se reconnaîtront et qui ont pris sur leur temps de repos après le boulot ce lundi soir pour venir voir les peintures de Louis et des autres exposants... 
      Nous tenons à vous dire que c'est grâce à vous tous et toutes que nos Cahiers des Diables bleus existent et que c'est aussi et d'abord pour et avec vous que nous les réalisons avec tant de plaisir à chaque fois...
      Aussi avant de nous quitter pour ce soir voici encore quelques images de cette agréable soirée et de la BD de Louis que vous pourrez découvrir au prochain Salon des Revues les 17 et 18 octobre mais on en reparlera...














      Cette dernière photo a été prise par Robert Bezombes qu'on ne voit nulle part sur les images mais qui était bien présent et on le remercie !
A bientôt...

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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 21:20

Les agents s'exposent suite...
   Nous avions donc laissé hier Louis avec Corinne Gomitz et Hervé Georgelin devant leurs peintures car chacun a raconté un peu de ce qui fait son univers créatif et même s'il s'agit de simples anecdotes, tous ceux d'entre nous qui créent savent bien que l'essentiel justement se fait à partir de petites choses qu'on rencontre ci ou là et qu'on n'ouibliera pas... Ce qui marque notre imaginaire de sa trace légère n'est pas toujours loin de là grandiose mais du moment qu'il y a de l'émotion...




      Corinne Gomitz est en train de raconter à Louis qui est un petit curieux que c'est l'atelier de peinture qu'elle fréquente qui lui a donné les moyens pratiques de se confronter avec les matériaux différents et qui ne font pas toujours bon ménage sur le même support que sont la peinture à l'huile et la peinture à l'eau...
      Cette grande toile au-dessus d'elle en est le résultat plusieurs fois repris et manipulé pour finir par des découpages à l'intérieur de la toile et des collages...  mais ça c'est la véritable "cuisine" des artistes ! Et pour connaître les détails de cette réalisation il vous faudra venir lire notre prochain Cahier...




      Et pendant que Louis se frotte au greffier comme on l'a vu hier, Hervé Georgelin lui donne quelques précisions sur les matériaux étonnants qui composent la toile brune et ocre aux grands arbres : un mélange de brou de noix ( ne pas en mettre trop ! ) et d'encre de Chine blanche qui donne des effets lumineux intéressants et  très chouettes !


      Louis a réuni une dizaine d'aquarelles pour cette exposition qui n'avait pas de thème imposé et chacune d'entre elles fait partie d'un de nos Cahiers des diables bleus ou d'un de nos contes illustrés.

     

      Depuis trois ans Louis n'a pas arrêté de peindre et de travailler ses aquarelles originales sur les logiciels graphiques de l'ordi afin de fignoler des centaines d'illustrations qui ont donné à nos Cahiers cette particularité d'être des livres où l'image est aussi essentielle que le texte...
      Les gens qui les ont vus ne s'y trompent pas et ils y reviennent avec la curiosité de découvrir les nouvelles créatures qui sont entrées depuis quelques semaines dans l'univers entre contes africains et légendes multiples que Louis semble avoir depuis toujours à sa disposition, personnages voyageurs errants et un peu fous qui se mêlent à des animaux merveilleux sortis peut-être du monde des mangas ou de la BD contemporaine et plus encore de celui des tags et des graffs qu'on voit sur les murailles sauvages de nos banlieues...

      Louis comme il l'exprime très bien dans le petit compte rendu qui accompagne ses aquarelles a toujours eu besoin de peindre comme une façon de repousser des peurs anciennes archaïques et puis voilà que depuis qu'il peut communiquer ce qu'il fait aux gens qui croisent nos Cahiers dans les Salons et les expos ce besoin est devenu un plaisir passionné... Ainsi est né le plus récent héros de la BD que Louis vient de terminer qui est le chat Passage... encore un être nomade et comment !...


      Mais Passage qui vient juste de commencer à nous embarquer à bord de son ballon bleu direction la terre mystérieuse d'Aventurine attend avec impatience que la médiathèque d'Epinay soit achevée afin de pouvoir prendre place parmi les greffiers magiciens des contes et sûr qu'avec lui les gamins des banlieues sauront comment s'évader avec les mots des poètes et les images des taggeurs des cités d'un quotidien souvent un peu glauque ! 
      Car c'est bien ça le but de notre création commune à l'intérieur de l'espace des Cahiers des Diables bleus : aller à la rencontre des gens et leur donner envie de redécouvrir cette mémoire populaire qui est celle de leurs parents et grands-parents venus ici vivre dans la banlieue et travailler aux 3/8 dans les usines ou sur les chantiers et qui possédaient toute une culture orale que les jeunes rappeurs et taggeurs ont reprise à leur compte...
      C'est pour ça que c'est un bonheur d'exposer dans un lieu public ouvert à tous comme l'est la Mairie d'Epinay et d'y rencontrer celles et ceux qui comme ils nous l'ont dits eux-mêmes pour certains ne mettent pas les pieds dans les expos d'ordinaire... 



     


      Et pour continuer cette ballade parmi les images que nous n'avons pas encore vues et découvrir les autres exposants avec lesquels Louis a pu discuter je vous donne rendez-vous demain mais afin de vous mettre l'eau à la bouche voici un détail de la photo d'une toile prise sur le stand de Jean-Roger Desormeau dont vous pourrez faire la connaissance si vous nous rejoignez sans faute...








Alors à demain !
 

Et n'oubliez pas que ce reportage photos extra est de Jacques Du Mont
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22 septembre 2009 2 22 /09 /septembre /2009 23:26

Les agents s'exposent...

      Et d'abord un grand merci à ceux qui sont venus si gentiment nous rendre visite ce week-end et également lundi soir à l'occasion du vernissage à la Mairie d'Epinay-sur-Seine où comme je vous l'avais annoncé 8 agents qui travaillent à la Mairie ont exposé et exposent encore leurs réalisations jusqu'au 30 septembre 2009 !
      Comme vous vous en doutez notre petite bande d'amis s'est retrouvée à cette occasion, et Louis qui était au coeur de la fête avec ses superbes aquarelles qui illustrent nos Cahiers des Diables bleus depuis leur création il y a trois ans a été entouré par ceux qui ne nous lâchent pas et sont de toutes les expos et toutes les manifestations : Françoise et Robert Bezombes qui avaient fait le trajet exprès depuis leur village aux abords de Cergy, Patrick Navaï lui a suivi après le métro depuis Paris le chemin du 154 comme Jacques Du Mont notre reporter photographe attitré à qui vous devez
cette série de photos extras...
     Bref on ne s'est pas ennuyés comme vous vous en doutez et le dimanche déjà on y était l'ami Louis et mézigue pour participer à ce fameux atelier qui avait pour thème " Fenêtre sur cour " et qui consistait à réaliser des pochoirs multicolores à la peinture acrylique...
     Bien entendu c'est bibi qui s'y est collée au milieu des petits qui eux sont beaucoup plus doués que nous pour ce genre de chose et heureusement que Louis était là pour me filer la main !
      On a ensuite assisté à une intervention concernant l'histoire d'Epinay depuis ses origines drôlement passionnante et moi qui suis toujours en quête d'infos pour mes petites écritures j'en ai appris des choses que j'ignorais malgré mes fouilles répétées sur le site d'Epinay...
      Mais le plus passionnant bien sûr ça a été de découvrir les créations des autres agents que Louis ne connaissait pas tous forcément et de les écouter raconter ce qu'ils ont tenté de faire là avec la même passion mais ça il faudra que vous attendiez notre prochain Cahier pour en savoir plus... L'expo a été vraiment bien installée dans le Hall de la Mairie et la lumière qui entre de partout par les baies vitrées et par le balcon qui donne sur le parc et sur la Seine met sacrément en valeur les couleurs des différentes créations car ça va des rouges violents et sauvages à des ocres des fauves des bruns des bleu violets des orange et tout et tout ! Mais d'abord on entre dans le vif du sujet par la porte avec Louis et une des peintres Corinne Gomiz en compagnie de quelques visiteurs.

      Corinne Gomiz travaille à la Maison du théâtre et de la danse d'Epinay et voici les deux dernières lignes de son texte de présentation :
      " Mon atelier est un lieu magique où se retrouvent les âmes de l'arc-en-ciel unies par une même passion. La peinture dévoile et offre une part de moi-même aux autres."


      Pas facile de renontrer tout le monde dans cet espace qui semble trop petit le soir du vernissage quand les élus se pointent et qu'on se cherche du coin de l'oeil... y a ceux qui sont là et nous autres l'ami Louis et moi on y est avec nos Cahiers sous le bras et dans notre petite vitrine même si ça n'a pas semblé susciter d'enthousiasme frénétique on s'en tape on y est et on continuera à montrer nos Cahiers réalisés à Epinay aux gens d'Epinay !
      On n'a pas eu droit à une présentation globale de l'expo et des exposants par les responsables du lieu donc c'est bibi qui s'y colle sauf que mézigue comme je ne connais aucune des personnes qui s'expose eh bien je préfère vous faire profiter de leur boulot toujours étonnant et très chouette que de vous en écrire des pages...

     

Louis et Corinne Gomiz



      Bien sûr au coeur de l'expo il y a Louis vous vous en doutez et c'est lui qui a eu l'idée excellente d'aller faire des minis reportages sur le travail de ses collègues pour notre prochain Cahier pour ça que vous avez droit à ces images en avant première comme si vous y étiez dans le hall de la Mairie !
      Et comme vous le savez Louis est un grand pote des greffiers qu'il peint et repeint et d'ailleurs c'est encore un matou qui est le héros de sa BD
Au Passage... 
      

      


      Donc pas étonnant qu'on le retrouve à côté de ce mistigris qui est une des aquarelles d'Hervé Georgelin autre agent exposant, responsable des bâtiments administratifs sociaux et culturels... 
      Bon tout ça je le sais grâce à la gazette d'Epinay vu que personne a battu le tambour ce lundi soir et qu'on s'est débrouillés pour se présenter les uns les autres en dégustant les petits fours pas mauvais du tout et le champagne à notre santé...



Hervé Georgelin et Louis


















      Mais s'il y a une chose à retenir de ces moments un peu étranges car ça n'est pas évident de se retrouver sur son lieu de travail habituel avec un autre costume que celui du travailleur qu'on est chaque jour et d'un coup de baguette magique de se trouver vêtu en "artiste"... c'est que l'échange entre les personnes qui se sont rencontrées ce week-end-là et ce lundi a été chaleureux et plein de curiosité et du désir de communiquer aux autres ce qu'ils font d'ordinaire sans que nul ne s'en doute. Au moins ça a été réussi !


     


      Et voici pour terminer juste pour ce soir car vous aurez la suite de cette expo fabuleuse demain avec le héros du jour notre Louis "les pinceaux d'or" comme l'a surnommé Françoise ainsi que les autres exposants... le coin où sont exposés nos Cahiers et les aquarelles de Louis comme je vous le disais juste en face de l'entrée de la Mairie...
      Alors n'hésitez pas allez-y... Et vous découvrirez en prime le lieu le plus joli d'Epinay les rives de la Seine qui ont été diaboliquement bien aménagées et où il fait tellement bon se ballader !
      A demain...

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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 23:34

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Israël perdra-t-il les chances de la paix ?

Jeudi 17 septembre 2009

 

Abdel-Moneim Saïd - Al-Ahram/hebdo

 

      Il y a aujourd’hui un état de décontraction en Israël et Tel-Aviv ne ressent effectivement aucune menace à l’heure provenant de Gaza ou de Cisjordanie. En conséquence à cet état de faits, ils ne sont pas véritablement motivés pour la négociation.

 

       Une idée est ancrée depuis longtemps dans la pensée occidentale, que les Palestiniens ont perdu toutes les occasions qui leur étaient offertes pour faire la paix. En réponse à cela, il y a eu toujours des répliques en guise de défense, disant que les Palestiniens n’ont jamais eu de chances réelles. Cette polémique qui se répétait sans cesse était l’un des outils de la guerre psychologique et de propagande dans le conflit arabo-israélien. Cependant, un intérêt moindre a été orienté vers les occasions qu’Israël n’a pas saisies tout au long de sa longue histoire.

      Depuis le début de l’itinéraire, “ la question juive ” est passée d’un simple récit de minorités juives haïes dans un nombre de pays pour se confiner à un Etat où se sont rassemblés les juifs. Les Israéliens ont laissé passer la chance dans les années 1920 après l’entente Fayçal-Eisman, de la mise en place ensemble d’un Etat indépendant garantissant les droits des minorités y compris les juifs. Ils ont laissé passer également une autre chance en 1948, lorsqu’ils ont transformé la Palestine d’un refuge des juifs persécutés en Europe en Etat israélien. Et une troisième fois, lorsque les forces israéliennes ont tenté d’envahir les terres palestiniennes, faisant fi de la résolution de partage, à un moment où les armées arabes luttaient afin de l’appliquer.

      Mon objectif en étalant ces occasions perdues est de dire qu’il existe actuellement des chances pour la paix avec une administration américaine disposée à déployer un effort présidentiel mobilisant les efforts internationaux et régionaux afin de mettre un terme au conflit arabo-israélien. Ajoutons à cela qu’Israël n’a jamais maintenu le calme actuel sur tous ses fronts, même celui du Hezbollah et du Hamas, et jamais Israël ne disposait, comme il est le cas maintenant, de chances de développement économique et de prospérité.

Non moins importante dans ce contexte est l’initiative arabe globale au règlement du conflit ne garantissant uniquement pas de mettre un terme à l’état de guerre avec Israël, mais en l’occurrence de coexister et de normaliser avec lui à la lumière d’un ordre régional sécurisé. Tout au long des derniers mois, les signaux provenant de nombreux pays se sont multipliés, faisant état d’une disposition à présenter des initiatives de bonne volonté. A l’heure où Le Caire a maintenu l’ouverture de nombreux canaux avec Israël pour saisir les chances qui lui sont disponibles.

 

 Ali et le chat Gaza 2009    


      Tout ceci porte à croire qu’Israël a une chance réelle de régler le conflit arabo‑israélien, permettant à la région de coexister avec les autres pays. D’autre part, ceci donnerait l’occasion à son peuple de vivre normalement en contrepartie de son retrait des territoires arabes occupés en juin 1967 et de l’approbation de la mise en place d’un Etat palestinien indépendant avec comme capitale Jérusalem-Est. En réalité, Israël peut réaliser d’énormes gains en réalisant un règlement juste à la cause palestinienne.

      En premier, Israël se débarrassera en partie de l’hostilité à son égard et l’état de suspicion qui entoure la légitimité de son existence, voilà plus de six décennies, et ceci auprès de larges secteurs de l’opinion publique arabe. Y compris les pays ayant signé avec Israël des traités de paix, comme l’Egypte et la Jordanie. Jusqu’à maintenant, il s’avère que les relations sur le niveau populaire sont froides en raison de l’absence de la confiance mutuelle. D’autant plus que l’opinion publique populaire a tendance à classer Israël dans la case de l’ennemi et notamment dans les périodes d’affrontements entre Israël et les parties arabes. Ce qui s’est manifestement révélé pendant la guerre du Liban en juillet 2006, la guerre de Gaza en décembre 2008 et en 2009 avec le Hezbollah et le mouvement du Hamas.

 

      La paix peut représenter un nouveau début pour une éventuelle coopération économique efficace dans la région du Moyen-Orient, ce qui sera bénéfique certes pour Israël.

La conclusion de la paix avec les Palestiniens va contrecarrer les prétextes des factions armées, avec en tête le Hamas et le Djihad islamique de poursuivre l’affrontement avec Israël. Le fait de se dérober à la paix et d’ignorer les droits du peuple palestinien engendre souvent des mouvements de violence chaotiques, tels que les soulèvements ( intifada ) et les opérations kamikazes, d’une manière qui mènerait la région à sombrer dans un état de violence et de contre-violence.

      Les actes de violence connaîtront une escalade si les Palestiniens n’ont d’autre choix que de continuer à résister contre l’occupation. La preuve en est que le mouvement Fatah a renouvelé son engagement, durant sa dernière conférence, à résister par tous les moyens contre l’occupation israélienne. Il est difficile également de parier sur le calme actuel qui règne sur Gaza tant qu’il y a une dégradation de la situation en raison de la persistance du blocus d’une part et du trébuchement du règlement politique de l’autre.

      Nous ne pouvons pas non plus parier sur la tendance du Hamas à la modération tant que ceci n’est pas lié à un règlement politique global, sinon de nouveaux courants plus rigoristes que le Hamas émergeront en surface. Et enfin, la mise en place de la paix avec les pays arabes pourrait réduire l’influence de certaines forces qu’Israël considère comme menaçant son existence, telles que l’Iran.

 

     
Ali dans la cour de sa maison Gaza 2009


      Mais selon toute vraisemblance, Israël laissera passer cette occasion au même titre que les autres. Ceci revient à deux facteurs intrinsèquement liés. Le premier se rapporte à la compréhension du statut actuel et l’autre se rapporte aux résultats découlant de cette compréhension. Lorsque j’étais à Washington, un ami américain, travaillant dans un centre de recherches renommé, disait à propos de cette compréhension de ce statut actuel qu’il y a aujourd’hui un état de décontraction en Israël et Tel-Aviv ne ressent effectivement aucune menace à l’heure provenant de Gaza ou de Cisjordanie.

      En conséquence à cet état de faits, ils ne sont pas véritablement motivés pour la négociation. D’ailleurs, on les entendait souvent prétexter pendant “ les jours de menaces ” que la partie palestinienne pratiquait la violence et qu’il n’était pas prêt à s’asseoir comme allié sur une même table de négociations. Que désire Israël ? Le calme ou la violence ? Cette logique inversée à toujours été à l’origine des chances perdues. Lorsque le calme règne, la paix est écartée parce qu’elle n’est plus une urgence. Mais si au contraire, l’affrontement est le mot d’ordre, la paix est écartée parce qu’on est en temps de guerre.

 

      Quant au second facteur, il se rapporte au comportement de l’actuel gouvernement israélien qui n’a pas ménagé un effort pour s’affirmer davantage par des opérations d’implantation actives et agressives. Mais, ceux qui ont vécu l’expérience du conflit arabo‑israélien depuis le début savent qu’il n’y a pas de paix avec la colonisation, surtout après le rétrécissement au maximum de la terre palestinienne.

 

      Al-Ahram/hebdo - Semaine du 16 au 22 septembre 2009, numéro 784 (Opinion)

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