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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 21:22

Cet article est publié sur le site : www.info-palestine.net

Israéliens en faveur du boycott

Vendredi 22 janvier 2010

 Enfant-grillage.jpg

CAPJPO-EuroPalestine

 

Plusieurs israéliens et associations israéliennes comme l’ICAHD et la Coalition des femmes israéliennes pour la Paix ont déjà fait connaître leur appel au boycott dIsraël et de tout ce qui profite de l’occupation israélienne*.

 

Ci-dessous une nouvelle liste de personnalités israéliennes qui soutiennent la campagne de boycott ( BDS ) lancée par la société civile palestinienne.

 

“ En tant que membres de ‘ BOYCOTT ! ’, nous souhaitons affirmer notre soutien à la Déclaration du Caire, publiée par les participants à la Gaza Freedom March.

 

En tant que citoyens et résidents d’Israel, nous savons qu’il est impossible de se contenter d’une action de l’intérieur d’Israël afin de mettre un terme à la politique criminelle qui est menée en notre nom. Il est vital de faire la jonction avec la communauté internationale et sa société civile pour mettre en oeuvre les actions de boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël.

 

Il est grand temps de suspendre la normalisation des relations internationales avec les institutions israéliennes jusqu’à ce que cesse leur complicité avec l’occupation militaire brutale d’Israël, avec la politique criminelle d’apartheid et les violations quotidiennes du droit international et des droits de l’homme les plus fondamentaux.

 

Au vu des attaques sans fondement subies par les militants qui soutiennent la campagne BDS, que nous appuyons totalement, nous tenons à souligner que cette dernière n’a aucun caractère antisémite et ne cible pas tout Israélien. Elle tend au contraire à promouvoir l’égalité des droits et la vraie démocratie pour le bénéfice de tous.

 

Nous pensons, comme les signataires de la Déclaration du Caire, que cette campagne de boycott peut permettre une prise de conscience salutaire plus grande au niveau international. Et nous soutenons ses méthodes, tout comme ses objectifs, en tant que groupes et en tant que personnes.”

 

Premiers signataires :

 

BOYCOTT ! Soutien à l’appel palestinien BDS de l’intérieur d’Israël

 

Neta Golan

Yana Ziferblat

Prof. Yoram Bar-HaimBoycott-Israel.jpg

Yael Lerer

Iris Hefets

Matan Cohen

Dr. David Nir

Ronnen Ben-Arie

Michal Zak

Merav Amir

Elian Weizman

Dr. Dorothy Naor

Yonatan Shapira

Haggai Matar

Marcelo Svirsky

Dr. Anat Matar

Dr. Dalit BaumBoycott-copie-1.jpg

Yoav Beirach Barak

Rela Mazali

Ayala Shani

Ofer Neiman

Prof. Rachel Giora

Tirtza Tauber

Nitzan Aviv

Ronnie Barkan

Tal Shapira

Edo Medicks

Kerstin Sodergren

Prof. Uri Davis

Reuven Abergel

Inbar Shimsho

Deb Reich

 

* Brochure : “ Le boycott d’Israël. Pourquoi ? Comment ” ( 3 euros )

 

21 janvier 2010 - Source :

http://www.europalestine.com/spip.p...

 

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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 23:04

Le retour de Sinbad suite...

Bateau bleu

Tomy qu’a tout de suite pigé que Sinbad est plus solitaire que le vent et qu’a aussi remarqué la venue du cormoran noir d’une taille supérieure à celle des autres au-dessus de la petite cabane chaulée blanc qu’il en a fait son territoire il a été vite fait d’accord de le prendre  dans son équipe même si c’est un peu improvisé comme affaire forcément… Les mecs qui se pointent pour décharger les bateaux ils sont là quand ça leur chante et y’a pas de routiniers dedans leurs rangs ni de ceux qu’ont l’habitude de pointer pour entrer et pour sortir…

Les dockers c’était un monde marginal où bourlinguaient des poètes paumés milieu d’la nature qu’arrange bien leur besoin d’une nourrice végétale… des chercheurs d’étoiles ou de météorites… des éleveurs de papillons qu’ont fui pour l’été leurs grottes de verre… des acteurs de théâtre qui croient avoir changé de décor mais ils ont gardé leur costume faute de mieux qu’ils planquent dessous leur ciré trop grand et leurs sabots bottes taillés direct dans des vieux pneus… Tous ceux qui rappliquent du côté des ports à c’t’époque ils ont largué un monde que des vieillards aux fouilles bourrées de pièces d’or qui se traînent vautrent rampent dedans les ruelles de la Babylone ruinée ils poussent comme une grosse pierre en haut d’la colline des ordures et qui va leur redébouler sur la tronche Boum ! Boum ! Badaboum !…

Y avait encore un ou deux clochards qui dormaient sur le port après que les p’tits boulots qui leur assuraient y’a pas des lustres la tartine de brichton gris étalée aux sardoches et le litron de jaja bien vinaigre à estourbir poinçonner n’importe quel estomac d’ivrogne ils aient pris le large et pour qui c’était le bout de la route les lèvres gercées du sel aussi sûr que du pinard à faire danser la bourrée aux damnés revenants des troquets du port… Que des macchabs on en reniflait dessous les entassements de filets à renfiler qui desséchaient plein pavé des entrepôts à poiscaille béants éventrés baveux au matin c’est probable qu’y en avait mais personne s’intéressait à eux… Les plus allumés du coin c’était une bande de types paumés qu’avaient rapporté d’Inde d’Afghanistan ou d’ailleurs en plus de leurs colliers de perles de couleurs et de leurs cordelettes de tissus tressées l’accoutumance à la poudre de pollen et leur cuir tanné comme celui de vieux marins ressusciteurs de trois mats…

Bateau-1.jpg 

Tomy il a pigé vite fait que Sinbad était un garçon pas ordinaire à cause de tous les piafs en plus du cormoran noir qu’ont divagué rué envolé à sa rencontre dès le premier jour comme s’ils le connaissaient… Piaou !… Piaou !… Cri !… Cri !… Zaout !… C’était une fourmilière d’oiseaux une marée à tourbillons de plumes vertes rouges bleues un carnaval avec sa tambouille de chants et de cris qu’ébahissaient fort et ensuite ils l’ont accompagné toutes les nights dessus le chemin qu’attrape le port et qu’y faut suivre plus d’une plombe à pied même si la pluie mouille froid dans le dos avec les sabots bottes qui rendent la marche encore plus laborieuse que ça fait la troupe des pingouins vous imaginez ?

   Sinbad c’était un garçon pas ordinaire qui raconte colporte ressasse mais des fois c’est pas des mots juste des hululements les histoires de la Cité qu’il a larguée qu’elle est restée avec les basses eaux et celles de l’Arabie là-bas au loin et on n’savait pas d’où qu’il les tenait…. On aurait dit qu’il était chahuté… agité… trimballé entre un monde d’irréel une caravane qu’embouchait mirage la baie qu’est un désert à sa façon du côté où les marées elles remontent rien qu’une lunaison et encore… une caravane avec les plaques de sel comme des étendards d’argent figés momifiés aux flancs des chameaux qui s’étire lézard tordu sa queue jusqu’à l’horizon et celui où les bombes aérosol en postillons de gazes légers pareils que ceux qui frétillent jaune citron lilas caramel aux reins des filles des p’tites danseuses tutus et ballerines mousseuses crépons vert pomme et rubans écarlates qu’il se souvenait à l’intérieur de pages des bouquins chez Yvon il les trouvait girondes… les bombes d’aéro elles marquaient les murs de la tess’ de leurs tatouages frénésie. Tomy qu’avait pas mal connu de gens et de paysages et qu’était un peu plus vétéran que lui il avait l’impression que Sinbad était au parfum des choses très anciennes…

 

A la pause de deux heures du mat sur le port Sinbad et Tomy ils sont déjà devenus des poteaux même si pourtant chacun d’eux lâche pas la cruauté de la solitude dans la journée parc’que la vie c’est comme ça ! A l’intérieur des bistrots des bars à marins du port ouverts toute la night et qu’les frappes d’ailleurs fréquentent pas rien que des habitués des noctambules affûtés d’l’estomac on graille les casse-dalles aux sardines les assiettes de frites à submerger étouffer grassouiller les deux bassins entiers et des seaux de moules aussi noyés de bière quand y’a moyen la patronne une femme de marin elle lésine pas aux quantités les gars ils ont l’ardoise et à la fin du mois on s’arrange c’est comac ! Pour ceux qui ont jamais assez quand c’est la paie elle offre le plat du jour additionné aux autres dessus l’ardoise c’est l’entraide on cause pas ça va de soi !

Chacun normal il pioche le bar que fréquentent ses poteaux la crème des docks qui s’attroupe s’entasse aux meilleures tables “ Chez Marita ” le bocal à Geuze de la pure de la vénale extra du lambic juste fermenté à point trempé des fruits sucrés pas trop tous ils réclament la Kriek à la cerise un peu sûre et aussi la lambic à la framboise ou à l’abricot avec la mousse de devant qui neige aux orifices et tellement qu’elle a du fruit que les gars la lippent à même les goulots des boutenches ou au rebord des verres ça c’est la troupe des jeunots qui sirotent mais pas trop sinon ils finissenFigure-de-proue.jpgt pas le turbin et la night les rallonge au bout du banc alors Marita leur jette une couvrante dessus les guiboles et elle les laisse jusqu’à la fermeture c’est bon…

Les autres ils vont au “ P’tit Loeyick ” les plus sérieux qui réclament la Chimay aux tonneaux que le patron débouche à la cave et qu’est débarquée d’Anvers en rade y’a pas un mois… de la bleue de la triple de la rouge de la dorée et chez lui on peut s’emboucher aussi la faro qu’est des plus rares avec son suc candi qui fait péter les bouteilles… P’tiff ! Paf ! Ptiff !… que la fermentation elle s’arrête jamais c’est la meilleure celle des connaisseurs les vieux dockers de Rotterdam d’Anvers ou d’Helsinki… 

A la pause on traînasse pas chacun il a sa place quasi la même faut se magner vu que c’est vite fait englouti les moments d’répit et le service il s’organise pour que les gars retournent au taf ric‑rac alors sitôt à quai y a des groupes qui s’mettent en train on cause à peine on rejoint ceux d’son bord mais des fois les jeunes se mêlent aux dockers habitués le tarbouif dedans leurs moules frites mais pas les femmes… Les femmes elles entrent jamais dans les bars où y a les hommes comme si c’était deux sortes de tendresses qui s’refusaient…

Parc’que c’monde-là il est dur et ça arrive qu’on r’trouve un type poignardé sur le seuil d’un bistrot après une beuverie… ouais ça arrive… et ça s’peut que ça soit un type qu’a l’âge de Virgile… C’monde‑là il est pas fait pour les filles sauf certaines qui ramènent exprès… et c’est vrai qu’il renferme en lui d’la tendresse enfouie comme tous les ports et dont on n’cause pas…

 

Le bistrot où Sinbad il suit Tomy qu’est un habitué et que les vieux dockers ils acceptent sans moufter mais leur regard il se frotte à ses sabots bottes pour savoir il s’appelle “ Chez Barbara ”… Là‑dedans c’est la brume de la cafetière et de la cocotte à moules qui fricote avec la lumière rase des ampoules on se voit pas on s’devine ! La patronne est une femme portugaise comme on les imagine pas qui s’acharne faire croire à ceux qui passent et surtout aux touristes branquignoles que Prévert a écrit le poème qu’est devenu une rengaine pour finir à une des tables de son boui‑boui et qu’le port de Lorient vaut bien celui de Brest ! Christina est une grosse femme blonde drôlement maquillée qui n’porte jamais de fringues noires et on n’sait pas de quelle région du Portugal elle a pu s’échapper pour la ramener ici sur le port où on dirait qu’tout lui appartient comme si elle y était née…

Dans l’bistrot qu’elle commande pareil un capitaine son navire y a des photos de Prévert partout et même au plafond avec des images de trois mats antiques et glorieux… Au milieu de la night et à chacune des pauses les gars qui font pas l’arsouille dans les troquets à bière et qu’ont d’ardoise nulle part ils se retrouvent chez Christina qu’on a surnommée Bistrot.jpgaussi Barbara pour lui faire plaisir et parce qu’elle oublie volontiers d’compter les plats de ceux qui viennent s’embaucher à la nuitée… Christina n’leur fait banquer que la bière qu’ils avalent à grandes lampées comme des vrais marins pour se réchauffer et pour redonner aux muscles qui cognent qui craquent leurs cordages un peu de langueur… Ni Christina ni Jeff son julot qui gère les piaules de l’Hôtel du port aux tarifs affichés à l’allure du client n’sauraient dire pourquoi Lorient et pas Brest justement ou bien Anvers et même Rotterdam… Des bistrots comme c’ui-là on en trouve dans tous les ports justement !

A suivre...

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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 20:56

Les gens pour qui j’écris

Epinay, dimanche, 10 janvier 2010

Deux-femmes.jpg 

Au nom des gens de rien de rien du tout

Au nom des gens des rues des gens comme nous

Des pas grand-chose

Des vendeurs de roses

A la sauvette des paysans ouvriers

Des p’tits cireurs des cantonniers des mineurs

Des chanteurs des cours des rabatteurs de lapins

Des caissières des sidérurgistes

Des chiffonniers des rémouleurs des cheminots

Des garçons de café des typistes

Des repasseuses des ferrailleurs des grutiers

Des dockers des barbiers des rempailleurs

Des écrivains publics des porteurs d’eau

Des filles qui font le tapin

Des emboutisseurs des marins des mécanos

Des femmes de chambre des concierges

Des éclusiers des laveurs de carreaux

Des crieurs de journaux des fondeurs de cierges

Au nom des gueux des galériens

Au nom de tous ceux qui n’ont pas de nom

Des paysans sans terre des Palestiniens

Sans Palestine des vieux prolos sans le rond

Des Indiens sans territoire des Algériens

Sans mémoires des jardiniers sans jardins

Des arbres sans oiseaux des champs de blé vert

Sans coquelicots au nom des baladins

Sans estrade des affamés sans couverts

Des voyageurs sans terrain vague au nom

De ceux que le fleuve a emportés qui n’ontVisages

Nulle part où on vienne poser

Un poème un caillou une rose

Ceux qui errent sans papiers sans écoles

Sans cahiers sans crayons sans paroles

Sans un endroit où s’arrêter pour déposer

Un p’tit bout d’eux quelque chose

Au nom des inconnus d’hier ne sachant ni

Lire leur nom sur les affiches pour la guerre

Ni refuser de la faire du choix banni

Au nom des condamnés à mort d’avant-hier

Et des damnés à vie d’aujourd’hui

Au nom des gens de rien

Des blazes à misère

Des gens des rues comme nous nom d’un chien !

Au nom du jardin volé

Au jardinier j’ose

Ecrire des choses

Comme des cailloux et

Des roses posés

A la croisée des chemins

Pour que le voyageur égaré

Qui se repose

Sache qu’il est arrivé

Enfin parmi les siens

Nom d’un chien !

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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 23:28

Le retour de Sinbad suite...

Etrange-voyage.jpg

Ecoute… écoute…

Sinbad le taggeur d’oiseaux il avait appris dedans la Medina des Arabes à vivre milieu des autres des gaziers pas toujours frangins et des fois même avec eux c’était un peu trop près… Et pis dedans la famille de M’mâ Zoulika et d’Yahya ils étaient nombreux autant que des p’tits rats au cul rose les uns par‑dessus et les autres par-dessous qui chevauchaient culbutaient les coussins aux tissus dorés argentés… les taffetas pailletés violet et citron qu’encombraient les tapis kabyles… ribambelle riboulant lurons lurones…

Vrai qu’on avait pas un recoin de piaule où s’faire son cinéma rien qu’à soi sans qu’les loustics ils radinent et qu’ils t’interrogent si ça va ? Les p’tits rats guenilles de pull‑over taxé aux grands à godiller burnous dessus leurs fringues… Cornichons de trois piges dressés sur leurs arpions… Clowns aux tiffes qui tortillent autour des perles et des bouts de laine que les djeda attachent faut qu’ils soient mutins comme sortis des chapeaux magiques ! 

Sinbad il les regarde défiler tous le long des corridors miroirs qui brillent pétillent de leurs frimousses où ses souvenirs d’hier sont pendus comme des manteaux d’école aux pathères du couloir… Les p’tits ils lui mettent d’l’émotion plein ses boyaux à s’les rappeler qui lui sautent sur le râble s’il rentre à la night ils le guettent toute la troupe des lapins sauvages Pou ! Pou ! Pou ! et Hop là ! après son pardessus qu’il se sape avec des fois pour des virées par ordinaires ils frétillent s’accrochent… Et s’il veut qu’ils squattent son pieu et sa portion de couvrante que déjà il l’a en commun avec Wael qu’a l’âge pareil que lui et qu’est le dernier des fils d’Abu Jawel et de M’mâ Fayrouse les voisins de M’mâ qu’agitent la baraque d’à côté avec leurs dix marmots mais c’est beaucoup moins qu’eux autres il a qu’à laisser faire et il aura la bande qui va radiner vu que chez M’mâ c’est le coin le plus recherché d’la Medina !

Dessus les escaliers de ferraille repeints en jaune citron par Sinbad et les poteaux de M’mâ la tribu des p’tits frangins qu’arrête pas d’escalader deux par deux et de l’autre sens de jouer à saute les marches et Hop ! et Pan !… Les lardons multicolores sapés de fringues nuages que les grands on usées défoncées écorniflées qui dépenaillent des morceaux de tee‑shirts rouge grenade… des pans de capuches vert buissons… des bénouzes bleu de chauffe rafistolés de poches peluche jaune… chocolat… vanille… qui trissent lapins sauvages à p’tits bonds… Pou ! Pou ! Pou ! dedans les flaques de boue…La différence les bestioles qu’ont leurs terriers tunnels dessous les ruelles tortilleuses et racoleuses mignonnes de pots à géraniums roses et lilas elles volent virent camouflent s’élèvent retombent entre les guibolles folles des marmailles lurettes… Ziouh ! Et Boum ! Boum ! Boum ! les tôles qui rebondissent que ça vibre jusqu’au fin fond des baraques et la théière dessus le plateau de cuivre elle carillonne et gesticule brinquebale qu’on dirait un crapaud quand y s’y mettent tous… Boum boum ratatataboum ! 

Alors Sinbad l’idée de Mario qu’il vienne lui aussi crécher dans la p’tite maison de pêcheurs chaulée blanc et ardoisée gris-bleu au bord des marais avec les hirondelles de mer qui s’paient des festins de poiscailles argentés pour fêter leur rencontre ça n’l’étonnait pas et il trouve ça tout naturel ! Surtout qu’à l’intérieur de la bande de ceux qui zonaient là en attendant des destinations plus glorieuses et des aventures au long cours y avait aussi Tomy le copain actuel de Jean débarqué de Rotterdam la ville de l’homme de bronze le témoin des razzias destructions par les zincs rase-mottes qu’avaient tout réduit néant la ville écorchée à vif avec son soleil de peau à sang qu’éclabousse des tranches d’orange ouvertes… Vraoum !  Mais Rotterdam c’était d’abord un d’ces géants ports du Nord une trouvaille d’océan qui remonte ses couvertures d’écume et de bave en haut des polders et d’un coup là il s’apaise il se couche paillasse au ras de ses centaines de quais ses docks ses passerelles ses escales métal et cordages l’épate alors que c’est !

Tomy il avait appris là le turbin de docker qui démarrait le soir  au quartier des marins milieu des filles… Elles rêvaient toutes à des navires qu’allaient les emporter ailleurs et même si y’avait des années que ça dure et que ça a plus rien d’original… Et pis à force elles étaient plus trop jeunes mais elles y croyaient encore… et ça les rendait bien gentilles et marioles en prime !

Ça faisait six mois à peine que Tomy était dans l’secteur et il avait eu à l’aise le temps de s’éprouver face aux dockers professionnels. Les quelques tatouages qu’il arborait très fier comme des pages de livres dessus son dos ils avaient fini par lui mitonner un personnage potable qui s’était fait accepter par l’équipe des gaziers qu’étaient tous des batailleurs costauds comme des bittes d’amarrage et qui la ramenaient au syndicat comac ! Des charpentés maçons boiseurs ferrailleurs qu’ils te maniaient l’herminette à t’éplucher les poutres d’arbres des baobabs des fromagers des hévéas des mastars qui terminaient planches de quarante mètres dedans les ports ! 

Tous les ports ils les avaient furetés les gars sans pâtir et vraiment c’était les fortiches les brutasses les bourricots qui se retrouvaient là mazette ! Avec Tomy alors ça serait moins difficile pour Sinbad de s’creuser son trou parmi ces types et d’choper les manières qu’il faut et celles qu’il faut pas milieu des affranchis d’la marine qu’attendaient pour décharger les bateaux de leurs cargaisons direct provenance de Rio de Janeiro de Caracas d’Hambourg de Vladivostok et d’ailleurs sitôt leur retour au port… Ce qu’il en savait Sinbad à c’t’époque des ports c’est peau de balle vu que lui c’est au bord du fleuve qu’il a crapahuté toujours et c’qu’il prend depuis qu’il est rendu aux Chasseurembarcadères des navires de commerce des entrepôts qui reniflent les tonnes de saumure et des frigos où la flotte elle ruisselle au bitume noirâtre ils l’aurait pas soupçonné pourtant il a filé ses esgourdes aux récits des zimmigris mais là ça dépasse énorme !

Tomy il a d’abord jeté sur Sinbad ramené par Mario à la p’tite cahute de pêcheurs chaulée blanc sur le rebord du marais gardée par deux hérons sentinelles un oeil d’habitué aux rencontres fugitives avec ceux qui viennent sans savoir les gougnafes à qui ces moments de se frotter à la carapace de l’existence ils ne laisseront presqu’aucune trace dedans la peau… Ici c’était pas pareil qu’à l’intérieur des murailles d’la Cité forteresse… D’un côté c’était le port avec ses journées plus courtes vu qu’on avait déchargé toute la nuit et ses coups de langue soleil et sel qui laissent une caresse couleur caramel et la sensation que tu vis rien qu’avec ça et avec le vent qui nourrit le corps d’une passion toujours nouvelle…

Et de l’autre c’étaient les cales des bateaux au fond à douze mètres des catacombes qui balancent tout au bout des intestins de planches peintes qui forment des compartiments qu’on lave récure racle ensuite à la brosse que les boyaux les coulées de sang des poiscailles les peaux grasses et givrées d’écailles bleuâtres tout ça disparaisse et fissa ! Sur le panneau du pont on pataugeait mollusques vitrifiés debout dans les bottes les tabliers raides de pétales de glace du zeph par zéro degré milieu de quatre à cinq mille tonnes de poissons qu’on entassait au fond des caisses à la pelle… Raouf ! C’étaient de drôles de trésors ces poiscailles que le cartahu qui couinait ses mètres de câble Craou ! Craou ! Craou ! et son moteur électrique sortaient remontaient déboulinant des mousses mauves du trou qui les avait engloutis maternel… Le type qu’était un des anciens à bord muni d’son crochet déversait le tas qui gluait à donf dessus un tapis roulant pendant qu’les trieuses jacassaient les paluches à crevasses qui fouillaient la glace sous leurs gants épais de caoutchouc…

C’était un monde qu’avait pas pitié celui des océans et d’ses bonshommes et ses bonnes femmes qu’avaient tous eu un jour ou l’autre un rambot avec la dèche et lLes voyageursa poissarde pareil qu’il s’est expliqué Sinbad quand il a eu tiré la première night dans le ventre des navires… Pas pitié d’accord mais la grandeur et la caboche bien solidaire et bien muette aux malheurs ils l’avaient et Sinbad il a pigé que si y’avait des gens qui seraient ses amis quelque part dans c’t’aventure c’est par ici qu’il les trouverait yalla !

A suivre...

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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 19:20

Nom d’un chien !

 Couv-Cafe-creme.jpg

Ouaouf ! Comme je sais que vous êtes des p’tit curieux et des p’tites curieuses je vais vous faire profiter comme j’ai déjà fait par le passé proche des galères d’une écrivaine qui écrit depuis quinze piges au bas mot et qu’a publié 11 bouquins jusqu’ici dont 9 par les moyens de l’édition traditionnelle c’est‑à‑dire des boîtes comme L’Harmattan ou les Ed. Marsa et deux par le biais de l’autoédition…

Vous qui avez suivi les tribulations de l’auteure de critiques littéraires des écrivains et artistes d’Algérie que je suis et de la chroniqueuse qui arrête pas de vous saouler avec ses histoires vous avez eu vent que j’écris sans arrêt et que je n’suis pas vraiment c’qu’on peut appeler une bricolo du paplar comme y en a des tas qui gribouillent le dimanche après le kaouah et pis voilà !

Et ce que vous savez aussi c’est que si j’me suis mise à réaliser de l’autoédition et même de l’édition artisanale avec nos Cahiers des Diables bleus qu’existent depuis quatre piges c’est d’abord que je me suis fait fiche à la porte de la maison d’édition associative des femmes en Méditerranée que j’avais contribué à créer avec mon propre pognon y a de ça dix piges exactement cette année… Ouaouf ! tiens un anniversaire ! Ouais c’est ça foutre dehors par des prétendues copines qu’ont flairé que le moment était bon de rafler la mise et Yoplala !

Donc j’ai bossé comme une dévergondée un peu ouf que je suis et grâce au génie de dessinateur de p’tit Louis que vous connaissez aussi on a bichonné non seulement nos Cahiers mais deux bouquins avec mes p'tites écritures : Café­‑crème un livre de nouvelles préfacé par Leïla Sebbar er publié en 2006 et Où vont les feux follets de la rue ? un récit conte publié en 2007… Ceux qui connaissent le boulot que ça représente de travailler une mise en page pro d’un livre et de créer la couv et l’ensemble du bouquin en ficher PDF qualité pré‑presse pour l’impression me diront pas que c’est du bricolage d’amateur je pense ! Ouaouf !

Et on a fait les salons Marie Virolle la copine éditrice des Editions Marsa et moi avec ces deux livres qui se sont vendus et que pas mal d’entre‑vous on appréciés et si je n’les avais pas publiés comme ça moi‑même eh ben ! ils existeraient nulle part et les dessins superbes de p’tits Louis pour illustrer les couvs non plus !

Parc’que c’est clair que si on attend qu’les éditeurs de l’édition traditionnelle aujourd’hui publient nos récits nos histoires nos images nos articles et le reste on peut crever la gueule ouverte ! Et j’peux même vous affirmer que si vous avez un minimum de talent d’écriture ou autre et que vous avez la naïveté de contacter un éditeur pas trop connu avec lequel peut-être que vous vous dites vous aurez un peu d’la chance alors là c’est l’arnaque totale…4 de couv Café-crème

Je peux vous citer l’exemple d’une maison d’édition qui s’appelle les Ed.Theles qui m’a proposé et j’ai le contrat sous la main qui veut peut le zyeuter… moyennant la modeste somme de 3.800 euros de me publier mes nouvelle Café­‑crème pour lequel je cherchais désespérément un éditeur depuis deux ans en vain et comme je tiquais sur le prix afin de voir jusqu’où ils allaient aller ils ont baissé leurs prétentions d’un seul coup à 2300 euros pour publier un bouquin de 110 pages au nombre exceptionnel de 300 exemplaires !

Comme les gugusses se doutaient pas que j’ai bossé dans l’édition et que les tarifs d’impression d’un livre je connais alors ils m’ont baratiné que le lancement commercial ma bonne dame ça coûte etc…

 

Ouaouf ! Pourquoi je vous raconte tout ça hein ? Eh ben ! voilà la suite que vous allez aimer j’en suis sûre… Comme vous êtes aussi au parfum que j’ai le tiroir caisse vide depuis des années et que plus ça va moins ça s’arrange ça ne vous étonnera pas que j’essaie faute de réussir à me faire payer mes articles de me faire aider pour l’écriture de mes bouquins sans quoi c’est bientôt les nouilles à l’eau à tous les repas !

Donc il existe un truc qui s’appelle Centre National du Livre en abrégé CNL qui offre des bourses d’écritures à des auteurs qu’ont déjà publié un ouvrage… Ouaouf ! Mais oui vous avez bien entendu un ouvrage c’est fastoche hein ? Moi à l’heure qu’il est j’en ai publié 11 que je vous disais au départ dont 2 en autoédition…

Les conditions qu’y faut remplir fastoche les voilà au cas où ça vous concerne : pas avoir trop de tunes et pouvoir le prouver par feuille d’impôts et relevé Assedics… ou p’tit revenu d’appoint et autres subsides… C’est tout à fait bibi vu qu’y a cinq piges que je pointe aux ASS ( Allocs spécifiques de solidarité… ). Ensuite faut rédiger une lettre de motivation un projet d’écriture ( 3 pages au bas mot ) un CV complet et une bibliographie prouvant que vous bossez dans l’écriture depuis le plus longtemps possible…

Cézigue pas de soucis je rentre dans le lot des miséreux écribouilleurs qui s’obstinent qu’on leur dit que c’est pas la peine ils continuent… Ouais alors il est où le blème hein ?

Ben voilà c’est que comme je rame depuis cinq piges j’ai fait une demande de bourse d’écriture déjà en 2006 et déjà pour écrire mon fameux roman que je vous en fait lire des bouts sur notre blog vous savez ? Et ouais c’est ça Alphabêtes City déjà en 2006 j’y turbinais en même temps qu’à mes essais que j’ai publiés depuis et à mes deux autres bouquins publiés pareil ! Céline lui il mettait pas loin de six piges à écrire un livre mais c’est Céline et moi je suis personne yalla !

Donc en 2006 je demande cette bourse à la commission des romans du CNL et… je reçois après tout le boulot de rédaction des paplars et copie des articles et envoi des livres etc… un formulaire de refus sans commentaires…

Colère de bibi qui jure bien qu’on ne l’y reprendra plus !

Et voilà que cette année mon amie Marie Virolle me dit que pourquoi que je demande pas une bourse d’écriture vu que j’ai enfin peut-être un futur éditeur pour mon gros roman un Breton qu’a pas peur comme les vrais corsaires il veut bien le lire et c’est pour ça que je me grouille de finir la réécriture… Marie elle voit ma galère au quotidien et elle me dit qu’elle a l’habitude de remplir les formulaires de l’administration en tant qu’éditeur elle va m’aider pour les paplars…

Moi pas enthousiaste vu que ces gens‑là je les considère comme des ploucs qu’ont jamais rien pigé à la littérature la preuve ils ont laissé des tas de gens crever la dalle alors que c’était des génies style Jean Sénac et pas que lui ! Mais bon Marie elle insiste elle insiste alors vas‑y je m’y remets et ça me prends encore des heures et des heures plus des heures de corrections de mes formulaires avec Marie et Yoplala !

J’envoie le tout y a quinze jours et je me dis cette fois c’est bon ça va marcher !

Ouaouf ! Ben c’était sans connaître les machins administratifs moi je vous les recommande c’est le bonheur garanti !

Aujourd’hui à mon retour du week-end à Epinay j’ai une dame sur le répondeur du téléphone qui me dit qu’elle a pas d’idée du tout de ce que c’est comme édition Les Diables bleus et qu’il lui faut mon contrat d’édition et le nombre d’exemplaires, etc… Tiens je me dis en flairant l’arnaque… pourquoi elle me parle que de cette édition‑là et pas des autres ? Les deux derniers bouquins que j’ai publiés ce sont de l’autoédition et Les Diables bleus c’est l’intitulé que j’ai choisi et qui figure néanmoins dans les Cahiers du Calcre répertoire des éditeurs mais c’est vrai que je suis juste une petite bricolo artisanale moi pas plus hein ?Couv Feux follets

Au tel ça donne ça :

‑ Oui alors qu’est-ce que c’est que Les Diables bleus comme maison d’édition ?

En réalité c’est un piège car comme c’est obligé j’avais écrit mon nom et mon adresse dessous le nom des diables donc elle avait très bien pigé de quoi qui s’agissait… admirez la noblesse du procédé…

‑ Ben vous ne pouvez pas connaître car c’est un livre en autoédition…

‑ Ah ! alors ça ne compte pas…

‑ Pardon ?

‑ Nous ne tenons pas compte pour les commissions de lecture des livres en autoédition donc vos deux derniers romans sont dans ce cas donc je ne les retiens pas d’accord ?

‑ …

‑ Votre dernière demande de bourse date de 2006 et vous n’avez rien publié depuis ?

‑ Si j’ai publié ces deux livres en autoédition et les deux essais que vous avez aux Ed. Marsa…

‑ Les livres en autoédition ne sont pas pris en compte comme je viens de vous le dire et les deux essais ça ne compte pas car ce ne sont pas des romans…

‑ …

‑ Donc vous n’avez publié aucun roman depuis 2006 ?

‑ A part les deux que vous avez non…

‑ Il y a fort peu de chances que votre dossier soit retenu par rapport aux autres qui ont publié depuis on se dira que vous vous n’avez rien publié depuis 2006…

‑ Mais je vous dit que j’ai publié 4 livres en 4 ans que voulez vous de plus ?

‑ Oui mais ça ne compte pas vous maintenez votre demande ? On a des centaines de demandes vous savez…

‑ Oui je maintiens ma demande…

‑ Bon donc je donnerai en lecture La Hurle blanche et Squatt d’encre rouge… c’est tout… Euh… ce sont pas des autoéditions des fois ?

‑ Non ce ne sont pas des autoéditions l’éditeur se trouve à Montpellier…

‑ Ah ! ça va alors… au revoir Madame…

Ouaouf ! Je repose le combiné et je sens que je vais exploser de rage c’est dommage que j’aie pas sous la paluche le tel des filles qui m’ont foutu à la porte y a de ça dix piges pile sinon je leur hurlerais que ce sont de belles putes mais j’ai tout jeté heureusement…Ouais faut pas croire hein ? y a pas que le ripou en haut d'son tabouret qui collectionne les crocs de boucher ! Allez admirez le jeu de mot et la bonne rigolade vu qu'avec les nases c'est de se marrer qu'est bon ouaouf ! Et nous autres on fait que ça c'est notre carburant à volonté on aboie et on se poile Ouaouf ! Ouaouf ! 4 de couv Feux follets

Grâce à ça je n’ai pas publié de roman depuis 2004 exactement chez un éditeur à pognon car cette boîte d’édition je l’avais créée pour qu’on publie des gens comme moi des inconnus au bataillon et désormais elles vivent grassement en ne publiant plus que des gratte caca célèbres !

Ah j’oubliais… Proust et Gide parmi les moins connus des auteurs français et Claudel aussi ont dû s’autoéditer car tous les éditeurs refusaient leurs ours autant que Gallimard a refusé Voyage au bout de la nuit de Céline le roman le plus lu au monde je crois… Mais ça a rien à voir hein ?

Bon maintenant si vous voulez bien vous cotiser pour m’envoyer un euro chacun ça m’aidera hein ? des fois vous seriez gentils… ( c’est dans Céline à peu près… ) Ouaouf !

 

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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 23:06

Le retour de Sinbad suite...

Océan

Peut-être que ça a duré deux plombes ou plus on n’sait pas ce bout de temps où Sinbad il est resté sur ce banc-là avec le soleil endormi avant de se réveiller à cause de la sensation bizarre que quelqu’un lui chatouillait le nez à l’aide d’un brin d’herbe… C’était Mario qu’avait son âge tout au plus et qui le matait en rigolant dessous ses épaisses boucles noires de ses p’tits quinquets sombres et félins…

Mario c’était un jeune métis mi-napolitain mi-gitan d’après sa mère qu’était venu de Florence en stop avec sa copine Sabrina qu’il a trouvée sur la route en train d’se baigner toute nue à la fontaine d’un bled du Sud sous l’regard en furie des paysannes et qu’il a sauvée d’un sort redoutable en la recouvrant d’son pull qui lui tombait aux genoux… Les pèquenauds eux ils demandaient pas mieux d’se le rincer et ils avaient déjà pas mal de verres de jaja tord boyaux affreux dans le blaire quand Mario s’est pointé pour le sauvetage !

Mario sitôt qu’il l’a vue comme une p’tite fée des eaux qui s’ébattait devant le tarbouif des vieux saligauts qu’étaient tous en train de se bousculer au bistrot de la place du village miteux quasi déserté d’l’existence il a d’abord eu le réflexe de se déloquer et d’y plonger fissa dedans les chandelles de gouttelettes qui reprenaient la lumière bleu d’iris de l’été pour un tango diablement magique mais les hurlement des bonnes femmes elles l’ont dessaoulé recta… Les vieux eux ils étaient à leur affaire et y avait pas à craindre qu’ils fassent des mauvaisetés vu qu’ils avaient plus les moyens et que de mater tout débandeurs qu’ils étaient devenus ça les ravigotait assez ! Mais c’était du côté des femelles que ça provenait le réel danger le pas bon pataquès et qu’y avait à se dépêcher de machiner la parade qu’il s’est dit Mario pendant que la petite naïade elle jouait à l’otarie et que sa peau reluisait dessous la giboulée heureuse…

‑ Eh regardez‑moi la p’tite putain la dévergondée la dégoûtante c’qu’elle leur montre hein ?… vous voyez ! vous voyez ! C’est pas un malheur qu’une cochonnerie com’ça qui vient s’traîner par chez nous autres hein ?

La première du lot la plus énervée elle avait des hanches trois fois celles de Sabrina et dedans sa blouse Mario il la trouvait monstrueuse pareille qu’une ogresse avec ses bras qui s’agitaient comme des pâles d’une moissonneuse fouraillant milieu des touffes d’épis craquants et ses manches qu’elle avait retroussées haut ça laissait voir qu’elle était forte et bien charnue et que ç’avait été avant une belle pépée comme on en trouve dans les campagnes fraîches et pas sauvages du tout… Une sorte de déesse primitive aux mamelles qui dodelinaient et qu’on sentait pleine d’une colère maternelle farouche devant la lutine joueuse qui s’amusait dans le ruissellement bleu ardoise qui musiquait sur elle… Les pèquenauds elle s’en souciait comme d’une chique mais les femelles elles approchaient en rangs offensifs yalla !

‑ S’pèce de saleté tu vas tâter d’la rouste que ça t’enlèvera l’feu qui t’court le cul ! elle a grondé la matrone en bondissant de toute sa personne qu’est venue se culbuter contre le rebord de pierres de la fontaine à la hauteur d’son estomac c’qui l’a bien ralentie du choc et qu’a permis à Mario qu’avait tourné de l’autre côté de récupérer l’apprentie sirène qu’entravait rien à l’aventure et de lui chonues-210-petit.jpgpper sa p’tite culotte et son jean au passage avant que les furies houspillent son tee-shirt et ses baskets en morceaux…

‑ Grouille‑toi nom d’une burette qu’elles vont t’mettre en lambeaux comac les harpies ! Allez vite fait arrive sirène qu’il a ajouté en se marrant trop devant la bouille de piaf de Sabrina qu’avait sauté sur sa culotte et qui fouillait les alentours de ses calots vert pomme pour chiper le chemin d’la fuite en se disant que sans ses baskets ça allait être chaud !

‑ Mais… elles m’ont taxé mes groles les vieilles ! Et mon tee‑shirt alors ben ça ! Elle s’est étouffée de rire à l’idée de courir ses p’tits seins dessous le soleil qui piquait dru…

‑ Vas‑y prends le pull et on se tire ma jolie sinon on se fait scalper elles sont complèt’ment oufs les meufs ! Il a balancé Mario en lui jetant son pull qui faisait la boule au fond d’la musette et il lui a attrapé la main qu’elle se dépêche malgré qu’elle avait pas de godasses il l’aiderait et voilà…


Mario dans sa veste chemise rouge devenue rose de marin et sa salopette short généreuse créchait avec Sabrina et deux trois autres aventuriers des ados que c’t’époque de grande mutation et de corps offerts à la vie comme une déesse couverte de marguerites avait semés sur les sentiers du monde un squatt qu’ils avaient dégotté à dix kilomètres du port… C’était une petite cabane de pêcheurs chaulée blanc et ardoisée gris-bleu au rebord d’un marais où les sortes d’oiseaux qu’on appelle des sternes arrivaient en bandes loufoques et drues pour s’reproduire plein milieu des fleurs rose vif du printemps…

Sinbad depuis la mort de Virgile il a navigué en solo avec une sauvagerie comme pour garder la présence de son poteau dedans sa peau il a été gaulé par le rire de Mario penché au‑dessus d’lui et qui lui chatouillait le pif comme s’ils se fréquentaient depuis longtemps… Avec Mario c’était pas la peine d’faire des présentations ni d’se bourrer le mou vu qu’il était aussi spontané et exubérant que Virgile était secret et silencieux ! Il a tout de suite proposé à Sinbad de venir dans la p’tite piaule de pêcheurs chaulée blanc où tout l’monde s’débrouillait sans s’en faire grâce aux allocs d’une fille qui s’appelait Jean…

Jean c’était un bambou nageant dans l’air tout en ondulations lentes dessous sa tignasse châtaigne immense… Mère célibataire d’un jeune Sioux de trois piges au blaze gâteux de Vishnou qui croyait sérieux à son rôle de jeune dieu elle était débarquée d’Amsterdam la ville où l’eau verte des canaux avait la présence charnelle de l’océan quand il te met sa paluche d’algues grasses dessus… Elle s’était tirée d’une famille protestante du Moyen-Âge qui l’avait fait crounir au fond d’une institution religieuse pourave qu’était censée réfréner son envie de bouger tellement précoce qu’à seize balais elle faisait le mur du pensionnat et elle passait la frontière grâce à son voyagecita--petit.jpgpremier amant un routier rouquin et poète qui l’avait assouvie d’caresses en l’écoutant chanter le blues avec la voix envoûtante de Nina Simone.

Jean chantait elle avait des guiboles de coureuse des déserts du Sud et elle savait pas rester à la même place plus longtemps que trois mois en gros… La p’tite cabane de pêcheurs chaulée de blanc c’était qu’une étape dans sa traversée de c’qu’offrait l’existence comme gourmandises ! Quant à Vishnou que Sinbad a rencontré le lendemain nu et tout barbouillé de peintures de guerre aux couleurs vives des bateaux de pêche qui ressemblaient à des jouets faites au stylo feutre par ses soins il était occupé à taxer des sous aux touristes qui s’baladaient sur le port… Il existait déjà avec détermination et il menait sa vie de p’tit moutard autonome et débrouillard…

A suivre...

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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 22:26

Le retour de Sinbad suite...

Sinbad.jpg

Et un jour il a pas su comment c’était venu mais c’était là... C’était là au creux de son corps… sur sa peau… jusqu’au fond de ses narines qui ne pouvaient plus s’empêcher de renifler cette odeur qu'était un mélange de toutes les odeurs et qui leur arrivaient… c’était là à l’intérieur de ses esgourdes surtout comme s’il était devenu un coquillage gigantesque qui résonait par tous les bouts… une sorte de tam-tam marin à plus en  finir...

C’était un peu avant la fin d'l’après-midi quand y a cette chaleur de l’été qui se pose sur les épaules sans brûler juste pour voir si on est bien amarré à la vie et qu’on la porte en douceur comme on porterait un enfant... Depuis le matin déjà que Sinbad il marchait le long d’la route où la campagne elle a ajouté à son tableau réussi pareil que d’habitude des touffes luisantes de fleurs jaunes piquantes emmêlées avec d’autres de couleur mauve qui l’épataient car il les a jamais vues mais qu’il allait vite reconnaître à cause de leur obstination à pousser n’importe où un peu comme lui… depuis l'matin l’air il a échangé son épaisseur rêche dessus la langue et les lèvres couvertes de poussière contre une moiteur salée légère aussi inconnue que les fleurs joyeuses et qu'allait bien avec...

Donc c’est d’abord venu par cette sensation sur la peau et par l’odeur à la fois... Maintenant Sinbad il sait qu'il va la voir à un moment et il attend ça dans l’inquiétude de c'que ça sera et aussi en il est  que rien de si important lui est arrivé dedans sa vie... Rien sauf la mort de Virgile mais c’était si on veut tout l’inverse d’ailleurs le cormoran noir il s’éloignait plus que de quelques courbes devant de lui et Sinbad pensait qu’il devait se sentir ému d’être rentré chez lui...

Quand elle est apparue du haut d’la colline qui surplombait comme une grosse dune tendue de macadam black la ville et le port qui fonçait en elle il a eu d’abord l’impression qu’il allait s’envoler pour de bon c’était trop vaste ça prenait tout lespace d'l'’horizon et y avait rien pour l’arrêter... C’était comme le désert dont M’mâ lui avait causé mais c’était bleu... C’était bleu pareil que l'tatouage de M’mâ sur le front et les poignets ou bien un peu plus clair enfin c’était bleu et puis voilà ! Bleu à mourir comme Virgile avec la marre rouge qui grandissait entre ses pieds bleu jusqu’au bout...

Bon… qu'il s’est dit Sinbad et il perdait pas des yeux tout le bleu qu'était installé là tranquille qu'occupait la place… je vais pas rester comme ça pareil à un innocent jusqu’à demain… C’est maintenant que ça va commencer pour de vrai…

Et c’est là que ça a commencé.

De l'autre côté 

Ecoute… écoute…

Y a une chose que Sinbad il savait c’est que la ville elle l’intéressait pas depuis son départ de la Cité aux ordures des villes il en avait traversé plein et elles l’intéressaient vraiment pas… ça non... Elles portaient toutes les mêmes balafres sur leur dos déchiqueté de gros animal attaché pour toujours à son macadam black et à ses blockhaus aux murs gris béton à fond... Ce qu’il veut Sinbad c’est le port le port avec ses navires dedans ça faisait rêver et même drôlement ! Même le cormoran noir qu'aurait pu enfin lui indiquer la direction il avait disparu quand il avait pénétré dedans les p'tites ruelles sombres où y a des odeurs semblables à celles de la Cité aux ordures qui nagent...

Sinbad qui avait pas mangé ni plus ni moins qu'les autres jours à cette heure il a décidé qu’il avait trop faim au creux d'son ventre pour attendre la nuit et il est entré dans un bistrot à l’allure bonhomme avec des tables couvertes de toile cirée bleue qui l'a rassuré... Y avait là trois ou quatre types en train de boire de la bière ou autre chose et une grosse femme rouquine les joues tatouées de taches de rousseur derrière le comptoir et son regard sur lui lui il était amical...

Sinbad qu'avait passé la nuit précédente sur un banc un peu dur et qui s’était réveillé avec les poules enduit de rosée comme une marguerite s’est laissé tomber sur la chaise la plus éloignée du bar à la limite juste du sommeil cette fois il était bien arrivé c’était certain... Comme sandwich il a eu droit à un gros morceau de brichton plat à la farine black du genre qu'il en a pas vu avant et dedans de la sardine écrasée avec du beurre salé qui faisait une couche épaisse et grasse... Ça il connaissait et ça lui a fait drôlement plaisir vu que c’était le casse-croûte favori d’Yvon le camarade et qu’il leur en refilait à lui et à Virgile quand ils débarquaient à la night après qu'ils aient été tagger des oiseaux intrépides aux murailles des blocks...

La patronne elle lui a apporté le kaouah qu’il s’était payé pour fêter le début de ses véritables aventures et elle lui a demandé l’air sérieux s’il venait pour du travail. ? Bon ! il  s’était pas gouré c’était bien le bon chemin…

- Oui… qu’il a répondu Sinbad et il a essayé d’avoir l’allure de quelqu’un qui connaît l'affaire… j'suis venu voir si on pourrait des fois m'prendre pour la pêche…

- Pour la pêche !… Eh mon p’tit ça faut pas y compter… qu'elle a dit avec l’accent traînant qu’il avait jamais entendu… Y'a déjà assez des gars d’ici pour partir pêcher mais pour décharger ça s'peut… Ouais… ça s'peut des fois… Si tu veux tenter l’coup faut qu’tu sois sur le port dans les minuit… c’est l’heure d’lembauche tous les jours mais des fois…

Sinbad il a senti les picotements du sommeil au bord d'ses châsses et il s’est dit qu's’il descendait pas tout de suite au port après il pourrait plus...

Toujours méfiant il a pensé que le port il le trouverait lui-même et d’ailleurs un port c’était au bord de la mer et la mer ici elle était partout alors… C'est des gamins qui s'poursuivaient milieu des ruelles en courant qui lui ont indiqué et Hop ! il l'a vu d'un coup si drôle avec ses chalutiers un peu rangés n’importe comment des p'tits et des grands bateaux de pêche qui portaient des noms rigolos… La Marinette… la Lorientaise… Gwentline… la Kervie… et des couleurs rouge… bleu… jaune… vives et joyeuses comme celles des jouets neufs et Bateau marronaussi les treuils bouffés à la rouille et les palans avec les filets sur le côté…

Y'avait tant à reluquer qu'c’était pas croyable à cette heure où pourtant c'était calme presque mort mais Sinbad il était trop fatigué il pouvait pas il s’est recroquevillé avec son sac sur un banc le soleil contre lui vautré qui ronronnait et il s’est tout de suite endormi en attendant la suite...

 

A suivre...

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 20:43

Cet article est publié sur le site : www.info-palestine.net
Bienvenue à la complexité de la question palestinienneBoycott-Israel.jpg

Samedi 9 janvier 2010

 

Nahla Chahal - CCIPPP

 

Lettre aux marcheurs de la Gaza Freedom March

 

Cher-è-s marcheurs,

 

      Pleins de confiance, imposée par l’évidence de la justesse de ce que vous entreprenez, vous, les 1400 marcheurs, vous vous êtes préparés pendant des mois pour aller à la rencontre des Gazaouis en ce premier anniversaire de l’agression israélienne.

Derrière chacun-e de vous, se tiennent des dizaines de personnes proches et amis, qui savent, approuvent, soutiennent et attendent le retour. Et derrière vous, des centaines de militants de différentes associations autour du monde ont travaillé jour et nuit à la préparation de la marche. Certaines de ces associations n’avaient jamais travaillé ensemble, mais ont appris à discuter, négocier, se coordonner, trouver des points d’entente, et surtout à réfléchir aux besoins de cette marche pour la liberté de Gaza, et à y tenir fermement : il faut que ça réussisse, c’est ce que nous pouvons apporter aux Palestiniens, c’est de cette façon que nous maintiendrons l’espoir et que nous avancerons dans la construction de la solidarité internationale. Tous sont des bénévoles, et tous ne sont sûrement pas au même point de connaissance des réalités politiques et du terrain.

      En arrivant en Égypte, vous avez reçu votre baptême du feu. Vous pensiez que les négociations entreprises entre les organisateurs et les autorités égyptiennes signifiaient quelque chose. Plus ces négociations avançaient, allant aux détails de vos numéros de passeports et de vols, plus cela vous laissait croire que la marche se concrétisait et que vous pourriez être à Gaza avec la fin de l’année. Il a même été négocié les jours et heures de passage de chaque groupe, étalés sur les 27, 28 et 29 décembre. Tout a été transmis au ministère des affaires étrangères égyptien, en toute transparence. L’objectif n’étant que de passer via l’Égypte.

      Or, entre-temps, le pouvoir égyptien s’est trouvé face à des exigences qu’il espérait sûrement pouvoir esquiver à cette date précise !

Direction Gaza !         L’administration américaine a laissé filtrer sa solution pour le “ conflit du Moyen‑Orient ”, dite de “ la Confédération sacrée ”, qui exclut l’Égypte de ses plans et la prive de la manne qu’elle est supposée générer. Car cette “ Confédération sacrée ” serait une entité qui engloberait Israël, la Jordanie et l’État palestinien, avec Jérusalem pratiquement internationalisée. Est-ce ce plan qui a inspiré l’initiative suédoise reprise par l’UE qui parle d’un État palestinien dans les frontières de 1967. Est-ce ce plan qui inspire le premier ministre palestinien, Salam Fayyad qui parle d’un “ État palestinien dans deux ans ”, et qui s’affaire à lui créer ses institutions dès à présent ?

       Est-ce la bonne solution pour la Jordanie qui est effrayée de se voir désignée comme étant la “ Patrie alternative ” ( idée israélienne souvent évoquée ) : 30% des palestiniens du monde entier y vivent, formant la moitié au moins de sa population. Il y aura beaucoup d’argent pour faire vivre cette confédération, et elle sera suffisamment entourée des soins étasuniens pour la protéger des problèmes laissés pour compte, notamment ceux liés aux confiscations de terres, aux réfugiés, à la normalisation promise à Israël dans l’ensemble du monde arabe... et à la négligence totale de toute notion de droit !

       Quoique ses chances d`aboutir soient très peu probables, cette proposition rythmera les négociations et les conférences des prochaines années. Mais elle marginalise l`Egypte, tant sur le plan politique que financier. Celle-ci en veut au président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, de concocter des propositions de solutions dans son dos, et de ne pas lui montrer les égards nécessaires. Elle en veut autant - sinon plus - au Hamas d`avoir été intransigeant tout au long des négociations pour l’échange des prisonniers, que conduisait l’Égypte seule au départ, et d`avoir invité par la suite un intermédiaire allemand pour garantir leur efficacité. L`Egypte lui en veut aussi parce qu’il n’a pas voulu signer l’accord de “ réconciliation nationale ” avec le Fatah, qu`elle a préparé après beaucoup d’efforts. Tant d’occasions manquées pour souligner et asseoir la centralité de l’Égypte ( même si les détenteurs du pouvoir ne font aucune différence entre le pays et leur propre personnes, qu`il s`agisse de ces dossiers ou de tout ). C’en était trop !

        Il fallait donc prouver la capacité de l’Égypte à être incontournable. Voilà que la mise en œuvre du “ mur renversé ”, imaginé par un ingénieur américain fou, devenait une nécessité. Ça tombait durant l’anniversaire de l’agression sur Gaza ? Tant pis !! Les travaux ont commencé et une unité spéciale de la CIA les observe nuit et jour. Le plan est diabolique, avec ses barres en acier qui crèvent le sol, s`enfonçant à 30 mètres de profondeur, ses canaux remplis par l`eau pompée à la mer. Plus ses détails sont révélés et plus les autorités égyptiennes s`installent dans la logique de la provocation : c’est, disent-elles, une affaire de souveraineté ! Il était assez délicat de laisser passer 1400 marcheurs à côté du chantier tandis que des accrochages entre Palestiniens et policiers égyptiens ont éclaté. Alors les responsables égyptiens disent non à la Marche, comme au convoi “ Viva Palestina ” qui négocie depuis des mois, après avoir réussi deux passages durant l’année. Nous protestons ? Ils mentent, prétendant que nous sommes désordonnés, et risquons de provoquer des troubles, que nous sommes tendancieux et avons insulté la grande Égypte, et patati et patata.

        S’ajoute à cette première raison une deuxième encore moins glorieuse : les autorités israéliennes ne voient pas d’un bon œil ces “ terro-touristes ”, comme Israël a pris l’habitude de les appeler. Encore d’un moins bon œil qu’ils viennent précisément à cette date briser le siège de Gaza, et ajouter leurs voix aux condamnations d’Israël qui fusent de toute part. Celui‑ci ne laisse pas passer vers Gaza des diplomates européens, alors pourquoi attendrait-il de son allié moins que l’interdiction de la marche ? Cela a été demandé, et entendu.

 gaza freedom march

      Netanyahou veut ( il a déclaré que la visite se faisait à sa demande ) visiter le Caire aujourd’hui ? C’est embarrassant à cause de ce fichu anniversaire, mais on est entre adultes et on ne va pas être si susceptibles !

En aparté, des responsables égyptiens parlent justement de ces énormes pressions dont le pays - en fait le pouvoir - est l’objet. Mais, messieurs, ce pouvoir a tout fait pour se libérer de l’autre pression qui aurait pu équilibrer celle-là : la pression du peuple, et celle des mouvements politiques. Vivent au Caire 17 millions d’habitants, dont 11 millions dans les bidonvilles, sorte de favelas sans aucune infrastructure qui encerclent la capitale, et dans lesquels sévit une misère totale ( le mot est faible ). Ce sont des populations en trop, auxquelles les autorités ne pensent même plus, occupées qu’elles sont à “ construire l’essor de l’Égypte ”.

      Cet essor-là est visible : des blocs de “ compound ” ( villes nouvelles isolées par des murs de protection et des gardiens armés ) qui essaiment, occupés par les grandes multinationales multiples et prospères, les grandes universités et écoles privées, les supermarchés et magasins de luxe...et les résidences des nouveaux riches, ministres compris. Le pouvoir a aussi mis en place des forces spéciales de sécurité : un million quatre cent mille policiers des sinistrement réputées unités de la “ Sûreté centrale ” !!

       Essentiellement massés dans la ville du Caire, entraînés aux actions anti-émeute, et franchement sans limites dans la violence ( N.B. aux marcheurs : ce ne sont pas eux que vous avez vus devant vos hôtels, qui vous ont poursuivis ou molestés dans les rues ). Aucune manifestation n’est autorisée, aucun parti politique, de gauche, libéral ou islamiste, n’est légalisé ( à part ceux qui prêtent allégeance au régime ), les élections sont manipulées et les éminents membres du “ club des juges ” ( une sorte de syndicat autonome ) ont à maintes reprises condamné les résultats truqués. Le Caire, magnifique, avec ses milles minarets, ses vieux quartiers fatimides, ses immeubles Renaissance italienne, est négligé et se délabre de jour en jour. Les services publics de l`éducation, de la santé, du transport, de l`habitat... sont délibérément détruits : il ne reste plus rien du projet de réalisation de soi, entrepris par Nasser, ( avec tous les défauts qui l’ont accompagné ).

Les prisons sont remplies, pas seulement de militants politiques confirmés, mais aussi de paysans qui protestent contre l’annulation de la réforme agraire, d’ouvriers de la grande Mahalla qui protestent contre les plans de privatisation, d`étudiants un brin libres dans leur façon de penser etc, etc...
      Ce sont des régimes dépourvus de toute légitimité, quelle qu’elle soit, qui s’installent “ hors sol ”. La formule réussie pour maintenir le pouvoir est celle de joindre les deux extrêmes : extrême pauvreté et extrême violence. Et de compter sur le soutien international, i.e. celui des États-Unis ! Ces régimes ont construit un système global de gestion de la société, reposant sur une répression très complexe et ultrasophistiquée. Pour le pérenniser, et aussi pour s’assurer que les secrets seront bien gardés, le président actuel de l’Egypte voudrait voir son fils lui succéder. Ça ne marche pas très facilement et ça crée des tensions. Alors on se crispe encore plus !!

 

    Chers marcheurs,

    Durant votre séjour forcé au Caire, sans vous en rendre compte, et surtout sans le vouloir, vous avez agité l’eau de ce marécage. Les autorités égyptiennes étaient très ennuyées par votre présence, ne sachant comment s`y prendre, cumulant promesses, gaffes, et propositions tordues. Mais vous aurez apporté un sourire de satisfaction au cœur des gens “ ordinaires ” de l’Égypte, ceux qui vous ont croisés ou ceux qui ont entendu parler de vous sur les radios et les télévisions mondiales ( car il y a eu des reportages et tout les Égyptiens savent qu’il s’est passé quelque chose ces jours-ci au Caire ). Vous n’avez pas pu réaliser votre objectif, mais vous avez essayé avec détermination, et cela tout le monde l’a su : à Gaza, dans le reste de la Palestine, et partout dans le monde. Ce que vous avez fait est un début à l’élargissement de l’action internationale de solidarité. C’était indispensable, la lutte du peuple palestinien n’est pas entravée uniquement par l’action négatrice et brutale d’Israël, mais aussi par les complicités et l’aveuglement d’autres. Vous venez là d’expérimenter un de leurs multiples épisodes.

Bonne année 2010, nous continuons !

 Nahla Chahal

* Nahla Chahal est coordinatrice de la Campagne Civile Internationale pour la Protection de peuple Palestinien

 

De la même auteure :

Palestine : un peu de dignité ! - 3 décembre 2008

Une guerre mondiale n’est pas un fait divers ! - 5 novembre 2008

“ La Palestine : Game is over ! ” - 6 juillet 2Massarah-Palestine-occup-e.jpg007

Le néolibéralisme en France vend des illusions - 18 mai 2007

Que 2007 soit l’année de toutes les résistances ! - 2 janvier 2007

Palestine et Irak : laboratoires pour une "démocratie" nouvelle - 18 mai 2006

 

31 décembre 2009 - CCIPPP - Cet article peut être consulté ici :

http://www.protection-palestine.org...

 

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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 23:04

Avant qu'il revienne Sinbad pour ceux qui connaissent le personnage de mes récits-contes Sinbad le taggeur d'oiseaux... donc avant qu'il revienne l'a fallu qu'il parte hein ? Donc là vous aurez l'histoire de son départ de la tess' et sa vadrouille au bord de l'océan et pour son retour c'est dans le bouquin ! Enfin bientôt ça sera un bouquin peut-être...

Le retour de Sinbad

Ocean.jpg

Sinbad il avait quitté la Cité des Blocks dans l’aube bleu marine mouillée qui cernait avec de l’émeraude profond profond l’contour des Blocks et il savait pas quel est le chemin… Il a fait l’détour par la Medina des Arabes à l’entrée y avait encore la mare d’écoulement des caniveaux rigoles pour déposer dedans les eaux grasses criblées de libellules où la p’tite herbe verte elle grignote les déchets blafards des plâtrières le crapaud Kee-Bock qu’il pouvait pas prendre avec lui…

Tip‑top !…Tip‑top !… Le boiteux il a fait deux pas direction des baraques à la masse grise de ciment comme un mirage de sel et de sable qu’était une concrétion rosissante dans le matin malade des banlieues cernées d’partout de black macadam…

‑ Allez Kee-Bock t’as bien du boulot de c’côté-ci !… C’est pas fini la mort… Non… c’est pas fini mon vieux Kee-Bock… Ça n’fait plutôt que d’commencer !

Kee-Bock le boiteux il fixait toujours un point vague au creux du gris liseré des dentelles de rouille des escaliers et des poutrelles qui toilent d’araignaient la Medina…

‑ … Allez mon vieux Kee-Bock j’m’e casse cette fois… Y’a pas le choix… Tache de sauver ta peau d’crapaud sorcier pareil que j’vais sauver la mienne…

Sinbad le taggeur d’oiseaux qu’était jamais sorti pour de vrai d’la Cité des Blocks où il avait mis l’nez à la porte y a dix-sept piges du ventre de M’mâ Zoulika n’connaissait pas le chemin d’l’océan et ses navires qu’ont des voiles immenses comme on voit dedans les livres d’images… Il connaissait pas plus les naufrages ni la danse violente des créatures d’eaux vertes qu’épluchent les vagues et qu’embrassent le corps abandonné des marins…

Il savait juste Sinbad à cause de l’histoire qu’Yvon le camarade lui avait lue à l’intérieur d’un gros bouquin cartonné rouge qu’son blaze c’était celui d’un navigateur arabe et qu’il avait traversé les grands océans pour se poser sur une île et qu’cette histoire c’était un peu la sienne aussi…

Sinbad il connaissait pas le chemin alors il est sorti de la tess’ aux ordures du côté de l’Ouest là où les vents ils soufflent très fort ils t’arrachent les esgourdes ils t’esbignent le tarbouif et ils font rappliquer les p’tits nuages dorés qui ressemblent à des pépites au creux d’la pauALA page 4me d’un dieu fou…

Non… Sinbad qui avait dix-sept balais à cette heure il connaissait rien d’la vie mais quand il a largué l’ombre bleu marine de la Cité un cormoran avec les ailes noires géantes qu’avaient des flaques couleur bronze mat dessus l’a pris en compagnie… Sinbad il s’est dit  que cette bestiole qui le lâchait pas c’était une des créatures inconnues qui veillent sur les enfants poètes et les aventuriers qui croquent des paysages et des vents amicaux… Ouais c’était une sorte de piaf comme ceux qu’il avait pas arrêté de tagger sur les murailles de la tess’ alors ça commençait plutôt bien la vadrouille !

Quand Sinbad pensait à lui en arquant au long des routes des villes de plus en plus espacées c’qui lui arrivait souvent depuis la mort de Virgile il se maginait amarré avec des gros cordages à un port aux bras qu’enlaçaient l’océan… Ouais ! Il était un jeune cotre aux voiles rouge sang et à la coque noire parce que c’était des couleurs qu’il aimait bien… Il se souvenait pas de c’que ça fait sur la peau d’être léché par la langue de sel de partout et d’avoir de grands souffles hardis plein sa voilure mais ça avait pas d’importance parc’qu’une fois arrivé là-bas il réapprendrait vite… Non ça avait pas d’importance…

Le temps que ça a duré le voyage il pouvait pas le dire vu qu’il a eu l’impression que sa vie elle avait pas existé avant… Tout c’qu’il savait c’est qu’il fallait faire très attention à la pt'ite somme de flouz qu’Yvon lui a refilée en attendant ligotée précieuse dedans un tire jus par les quatre coins comme les vrais voyageurs dont il avait lu les histoires aussi et dessiné sur des bouts de paplar les équipages illusoires…

Il a graillé dans des bistrots juste le soir parc’que quand il entrait la casquette enfoncée jusqu’aux calots on n’lui demandait rien rapport à son âge et toujours il à choisi des bouis‑bouis crades à la périphérie des villes des endroits qui lui paraissaient familiers où un tas d’choses ripous cassées traînent sur le sol et où les gens ont un regard paumé qu’a été avant plein d’bonté et d’nostalgie…

Une fois il est entré dans un troquet au rebord d’un chantier que des grues immenses picoraient avec leur miaulement d’acier et leurs grandes silhouettes d’oiseaux métal où les ouvriers devaient casser la dalle le midi des tambouilles apportées à la gamelle qu’on leur faisait réchauffer moyennant un peu d’monnaie qu’ils laissaient sur la table après leur verre de jaja et comme il a demandé fissa pareil que d’habitude un sandwich et un boc de bière la patronne lui a sorti en l’reluquant bizarre :

‑ Non gamin on a pas ça ici… Faut rentrer chez toi p’tit…

Pourtant Sinbad qu’avait eu l’réflexe de calter rapide pendant qu’les châsses en bonne amitié des prolos qui bâfraient déjà le zieutaienSinbad-2.jpgt avait laissé pousser sa barbe et les jours passés sur les routes depuis la Cité des Blocks lui avaient refilé une couleur pain d’épices plus sombre encore qu’la sienne qui convenait à son avis aux voyageurs expérimentés et d’un certain âge… Mais de faire le cheminot alors qu’il était pas un habitué d’la route et les rencontres où il s’était tiré rapide malgré qu’il ne moufte pas sauf au cormoran noir ça lui avait appris à jouer l’idiot et à n’pas avoir des gestes qui montrent sa trouille…

Avec les quelques mots d’arabe que M’mâ Zoulika lui a appris il a demandé à un qu’était assis à la table contre la sienne et qu’avait le faciès comme lui s’il aurait pas un morceau de galette à partager et de l’eau aussi s’il voulait bien… L’autre qui le reluquait y’a un moment en trempant la galette dorée dedans une sauce rouge où se baladaient  des p’tits morceaux de viande mêlée à la semoule et aux carottes lui a mis la main sur le bras en signe qu’il avait pigé et que Sinbad il aie rien à craindre…

Il est allé ensuite prendre une assiette et un verre d’eau au comptoir où la patronne a pas essayé de l’empêcher et il a partagé la chorba et les morceaux du galette mœlleux avec Sinbad qui a mangé là son meilleur repas sur tout le chemin vers la mer…

Et puis après quand ils sont partis l’un à côté de l’autre jusqu’au premier croisement pour faire semblant le camarade il avait encore donné à Sinbad le morceau de galette qui restait vu que lui il en a d’autre dans la maison où il crèche avec des ouvriers zimmigrés comme lui qu’ils ont cuite hier ensemble histoire de pas perdre l’habitude…bidonville jpg

Pourtant Sinbad il préfère la compagnie du cormoran noir aux flaques de bronze mat à celle des humains qui lui posent beaucoup trop de questions… C’est une manie qu’ils ont de causer et d’vouloir savoir d’où il vient et pourquoi il fait comme ça le voyage d’l’océan…

Sinbad il déjeunait au gré des bistrots qu’il croisait à la night et il gardait un bout d’pain du casse dalle pour le matin qu’il trempait dans un bol de kaouah vraiment noir si y’en a et il avait pigé comme ça une chose qui lui a bien servi ensuite… C’est dans les bistrots que les gens racontent l’histoire de leur life et même s’il était très jeune encore pour l’instant il fallait pas qu’il oublie ça…

A suivre...

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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 17:55
      Quelques mots que m'a envoyés le poète JeanClaude Xuereb ami de Jean Pélégri avec qui j'échange une correspondance fraternelle et poétique depuis deux ans... Passionnément et avec l'ardeur que je connaissais déjà chez mon cher Jean, Jean-Claude se bat pour que la tombe de Camus à Lourmarin soit respectée et que personne ne vienne " déterrer les morts " et surtout pas celui-ci qui dort dans la lumière du soleil de Provence faute de celle de Tipasa...

Lettre de Jean‑claude Xuereb à Frédéric Mitterand

Lettre Xuereb 3 janvier 2010 1 

Avignon, le 24 décembre 2009

 

Lettre ouverte en forme de supplique à Monsieur Frédéric Mitterand, Ministre de la Culture et de la Communication

 

 

Monsieur le Ministre,

 

C’est à l’homme de culture, doué d’une exceptionnelle sensibilité artistique, que je me permets d’adresser cette supplique : Je vous demande solennellement de bien vouloir prendre en considération l’appel contenu danCamuss la “ Prière sur la tombe d’Albert Camus à Lourmarin ”, dont je vous transmets ci‑joint copie, afin que soit définitivement abandonné le projet de transfert des cendres de Camus au Panthéon.

Ce projet, bien loin de recueillir l’adhésion unanime que vous escomptiez, se révèle un sujet de discorde et de division parmi les camusiens les plus fervents et même au sein de la famille de l’écrivain.

Le petit cimetière provençal où Camus repose depuis 1960, est devenu au fil des décennies un lieu de pèlerinage vers lequel convergent d’innombrables admirateurs de l’auteur de “ l’homme révolté ”, venus de la France entière et de tous les pays du monde pour s’y recueillir. Que l’on soit croyany ou incroyant, on y respire le même souffle de l’esprit que celui qui traverse les tombes de la colline Sainte Salsa à Tipasa. Retirer le corps de ce carré de terre constituerait une véritable profanation comparable à celle que signifierait le déplacement du gisant de Colombey.

Sur le dernier feRené Charuillet de “ La postérité du soleil ”, ouvrage inspiré par la Provence et resté inédit jusqu’en 1967, Camus avait écrit : “ Demain, oui, dans cette vallée heureuse, nous trouverons l’audace de mourir contents ”. De grâce, que nul ne s’avise de trahir son choix et sa volonté de vivre et de reposer là. Que “ Le gisant mis en lumière ”demeure à jamais dans “ L’éternité à Lourmarin ”. Son ami René Char, qui fut aussi le mien, vous en conjure, depuis sa tombe l’isloise. Avec quelle émotion ne me parlait‑t‑il pas de son “ cher Albert ” !

Ne serait‑t‑il pas plutôt possible de rendre un hommage national à Albert Camus, devant la modeste tombe de Lourmarin, en présence des plus hautes autorités de l’Etat, pour célébrer le cinquantième anniversaire de la disparition de l’un de nos plus grands écrivains ?

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.

 Jean-Claude Xuereb et Jean Pélégri

 Jean-Claude Xuereb et Jean Pélégri à Avignon

 

 

 Prière sur la tombe d’Albert Camus à Lourmarin

Jean‑Claude Xuereb

A René Char

 

 

S’il vous plaît, qu’aucun bruit discordant ne vienne troubler le chant profond des jours et des nuits, du soleil et des orages, des cigales ou des grillons, dans “ l’éternité à Lourmarin ”, sous le dôme d’un ciel de Provence si proche de celui de sa terre natale.

 

Ici fleurissent en liberté l’aspic et les genêts. L’air et la lumière y vibrent plus salubres et salutaires que dans la pénombre des voûtes empierrées où pourrissent les lichens de la vanité et de la grandiloquence.

 

L’enfant de Belcourt vous en saura gré.

Lettre Xuereb 3 janvier 2010 228‑11‑2099

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